Une femme brandit le portrait d’un soldat ukrainien porté disparu, à l’occasion du Jour de l’Indépendance, à Kiev, le 24 août 2025.

En temps normal, la langue de travail du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) est la discrétion. Peu coutumière des déclarations fracassantes, par souci de ménager les susceptibilités et de conserver ses accès, la vieille institution humanitaire basée à Genève reste la seule organisation à pouvoir accéder à tous les théâtres de conflit et à tous les belligérants. Ce statut particulier d’observatoire d’un monde en convulsion lui permet de dresser des tendances, sur le fondement des informations remontées par les délégués CICR sur le terrain.

En juillet, le directeur général du CICR, Pierre Krähenbühl, expliquait dans les colonnes du Monde que « le droit humanitaire codifié par les conventions de Genève est à l’agonie », soulignant la multiplication des conflits armés, la prépondérance écrasante des victimes civiles, les dégâts de plus en plus importants aux infrastructures, mais surtout la difficulté de faire comprendre aux parties que la guerre a des règles.

Vendredi 29 août, l’institution a lancé un cri d’alerte inédit sur la croissance vertigineuse du nombre de personnes disparues à travers le monde, un marqueur moins visible que le nombre de morts recensés, mais symbolique de la rapide détérioration de la sécurité globale et du piétinement du droit international humanitaire (DIH). Selon les registres du CICR, dont l’une des missions consiste à identifier, rechercher et retrouver les disparus dans les conflits, ils sont désormais 284 000, chiffre en hausse de près de 70 % en seulement cinq ans, et qui ne représente « que la partie émergée de l’iceberg ».

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