Lors de la journée de mobilisation des professionnels de la santé, à Lausanne (Suisse), le 18 novembre 2025.

Un slogan, parmi d’autres. « Ce n’est pas au peuple de payer les cadeaux faits aux riches. » Le 18 novembre, ils étaient plus de 20 000 à battre le pavé à Lausanne, quatrième ville de Suisse et capitale du canton de Vaud, pour dénoncer les coupes budgétaires décidées par le gouvernement cantonal de centre-droit dans les services publics – dans la nation alpine, la plupart des fonctions régaliennes (éducation, santé, fiscalité) sont dévolues aux cantons. Une mesure en particulier ulcère les manifestants vaudois : la diminution de 0,7 % du salaire du corps enseignant alors qu’en même temps celui des sept conseillers d’Etat (ministres) devrait passer de 260 000 à 300 000 francs suisses (322 000 euros) en 2026.

Cette grande manifestation est inédite par son ampleur dans un pays peu porté sur la contestation, et qui règle habituellement ses divergences dans les innombrables votations (référendums ou initiatives) rythmant la démocratie directe. Signe avant-coureur d’un consensus helvétique qui se fissure, le cas vaudois est intéressant à plus d’un titre.

Troisième canton de la Confédération suisse par sa population ; et quatrième par le produit intérieur brut, en hausse de 42 % entre 2005 et 2020, il a longtemps fait figure d’élève modèle, multipliant les succès économiques autour de l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne, devenue un incubateur de start-up réputé à l’international. Pendant ces années fastes, l’emploi a progressé de 31 %, et l’Etat de Vaud a multiplié les excédents budgétaires. Il est aujourd’hui en léger déficit.

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