L’été 2024 a été le plus chaud jamais enregistré, d’après le programme d’observation de la Terre européen Copernicus. Si ce triste record devient presque une habitude, année après année, il demeure un signal d’alerte constant sur notre incapacité à tenir, pour le moment, nos objectifs en matière de politique climatique. En 2024, les électeurs de soixante-seize pays produisant l’équivalent de 40 % des émissions de gaz à effet de serre au niveau mondial ont été, et sont, appelés aux urnes. Mais le sujet du climat est bien souvent relégué à la seconde zone lors de ces élections.

En Inde, bien que les températures excédant 50 °C aient mis l’économie à l’arrêt, aucune politique climatique à part entière n’a été proposée par les candidats à l’élection présidentielle. L’Indonésie, qui est sur le point de déplacer sa capitale, menacée par la montée des eaux, propose d’intensifier l’extraction de nickel et de charbon.

Et, en Europe, combien de voix se sont élevées lors des élections européennes pour dénoncer le manque de prise de considération des questions climatiques ? Pourtant, il est difficile de désigner un responsable : selon une récente étude publiée par la revue scientifique britannique Nature Climate Change, la quasi-totalité des pays du monde ne sont actuellement pas sur la trajectoire nécessaire à l’atteinte de leurs objectifs en matière de climat.

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Dans un paysage politique plus polarisé que jamais, la campagne pour l’élection présidentielle aux Etats-Unis [qui se déroulera le 5 novembre] ne fait pas exception. Lors du débat du 10 septembre entre les candidats Kamala Harris et Donald Trump, la question climatique a été notablement absente. Face à un candidat climatosceptique qui ferait une nouvelle fois sortir les Etats-Unis l’accord de Paris [en 2015], il est évident qu’une victoire démocrate est l’option la plus souhaitable pour la lutte contre le changement climatique. Pour autant, une nouvelle victoire de Donald Trump ne serait pas aussi catastrophique que l’on pourrait l’imaginer !

Ainsi existe-t-il un Etat des Etats-Unis plus lié au pétrole que le Texas dans l’imaginaire collectif ? Non. Et pourtant, ce bastion prorépublicain et profossiles est en train de créer un nouveau « paradoxe à l’américaine ». D’après le département de l’énergie des Etats-Unis, le Texas a produit, en 2024, plus d’électricité à partir d’énergies renouvelables qu’à partir du charbon, et créé plus d’emplois dans ce secteur que dans celui des énergies fossiles. Gouverné depuis près de vingt-cinq ans par le Parti républicain, le Texas a battu à plate couture son rival démocrate en la matière, la Californie.

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