Aliaksandr Atroshchankau, journaliste biélorusse, ancien prisonnier politique et militant pro-démocratie, en compagnie d’Aliaksei Zhukau, cofondateur de Reform.news, à Varsovie, le 5 août 2025.

A Vilnius, rien n’indique le bureau de l’Association biélorusse des journalistes (BAJ), en exil. Cette discrétion n’a rien d’étonnant eu égard à l’hyperactivité des services secrets biélorusses pour traquer les opposants du régime d’Alexandre Loukachenko, notamment en Lituanie. L’autocrate biélorusse, réélu avec 87 % des voix lors d’un simulacre d’élection présidentielle en janvier, avait vu son pouvoir vaciller comme jamais lors du précédent scrutin, le 9 août 2020.

Un soulèvement populaire massif avait alors surgi, rapidement réprimé sans pitié. Plusieurs journalistes ont été incarcérés pour avoir couvert les manifestations qui ont continué de secouer les rues du pays jusqu’à la fin de l’automne 2020, dont Daria Tchoultsova et Katerina Andreeva-Bakhvalova, employées par la chaîne d’information satellitaire Belsat, émettant depuis la Pologne. Cette dernière fait partie des 37 journalistes encore détenus par le régime de Minsk, dont les geôles comptent plus de 1 000 prisonniers politiques.

Pour assurer leur survie et la sécurité de leurs collaborateurs, tous les médias indépendants ont été contraints à l’exil dès 2021. Tut.by, le site d’information en ligne le plus populaire à l’époque, avait été par exemple brusquement bloqué puis fermé sur ordre des autorités, qui avaient perquisitionné ses locaux et arrêté plusieurs de ses journalistes, prétextant une fraude fiscale. Le titre a pu renaître quelques mois plus tard opérant principalement depuis la Pologne sous le nom de Zerkalo.

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