• L’Ordre des médecins est monté au créneau ce mercredi contre la loi Duplomb.
  • Il dénonce « l’écart entre les connaissances scientifiques et les décisions réglementaires » et affirme que les alertes sanitaires « ne peuvent être ignorées ».
  • La loi prévoit notamment le retour sous conditions d’un pesticide interdit en France.

Toute une profession mobilisée contre le texte. Le Conseil national de l’Ordre des médecins (Cnom) a pris position contre la contestée loi Duplomb, affirmant que « le doute n’est pas raisonnable » et que les « alertes ne peuvent être ignorées », dans un communiqué (nouvelle fenêtre) publié ce mercredi 30 juillet.

Des substances « susceptibles d’exposer la population à des risques majeurs »

« Nous déplorons l’écart persistant entre les connaissances scientifiques disponibles et les décisions réglementaires. Ce décalage compromet l’application effective du principe constitutionnel de précaution », écrit le Cnom, alors que la pétition contre la loi Duplomb a dépassé la barre des deux millions de signatures sur le site de l’Assemblée nationale.

Cette loi doit permettre notamment la réintroduction sous conditions de l’acétamipride, un insecticide toxique pour la biodiversité et potentiellement pour la santé humaine, interdit en France depuis 2018, mais autorisé ailleurs en Europe. « Sur le plan médical, nous affirmons que le doute n’est pas raisonnable lorsqu’il s’agit de substances susceptibles d’exposer la population à des risques majeurs : troubles neuro-développementaux, cancers pédiatriques, maladies chroniques. Ces alertes ne peuvent être ignorées », insiste l’instance.

Dans une tribune, mardi, des sociétés savantes et des associations de patients ont appelé le Conseil constitutionnel à rejeter le texte. Les Sages doivent rendre « a priori » leur décision le 7 août. L’Ordre des médecins s’engage par ailleurs à lancer une « réflexion » sur « les liens entre santé et environnement », qui associera « des médecins de terrain, des experts scientifiques, des agriculteurs, des élus politiques et des représentants des usagers de la santé ».

I.N avec AFP

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