A gauche : une palette de 250 kg de Fastac. La date de fabrication indique janvier 2025. A droite : un fût de 50 kg de sa substance active, l’alpha-cyperméthrine. L’étiquette indique une fabrication en Inde, en janvier 2025. A l’usine BASF de Genay (Rhône), le 23 juin 2025.

Au petit matin du lundi 23 juin, une trentaine de militants du collectif des « Faucheuses et faucheurs volontaires » se sont introduits dans l’usine du groupe BASF à Genay (Rhône), près de Lyon. L’« inspection citoyenne » n’a duré que quarante minutes avant l’arrivée des gendarmes. Suffisant, toutefois, pour constater que le géant allemand de l’agrochimie continuerait à fabriquer des pesticides interdits en France pour les exporter en dehors de l’Union européenne (UE), dans des pays aux réglementations moins regardantes.

La loi Egalim interdit pourtant depuis 2022 sur le territoire français, « la production, le stockage et la circulation de produits phytopharmaceutiques contenant des substances actives non approuvées pour des raisons liées à la protection de la santé humaine ou animale, ou de l’environnement ».

Un produit découvert par les « Faucheuses et faucheurs volontaires » tombe sous le coup de la loi. Il s’agit du Fastac, un insecticide longtemps utilisé sur les vignes ou les céréales, retiré du marché français en octobre 2020. Avant de se faire interpeller, les militants ont pu prendre des photos, transmises au Monde et à Mediapart. Elles montrent la présence d’au moins une palette de 250 kg de Fastac. La date de fabrication indique 1er janvier 2025, soit trois ans après l’entrée en vigueur de la loi. Au moins un fût de 50 kg d’alpha-cyperméthrine, la substance active à partir de laquelle il est fabriqué, a également été identifié. Elle n’est plus autorisée dans toute l’Union européenne depuis 2021. L’étiquette indique une fabrication en Inde, en janvier 2025.

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