Selon Philippe Aghion, « Prix Nobel d’économie » 2025, recherche et innovation stimulent la compétitivité économique. Dans le champ médical, elles sont à l’origine des thérapies innovantes. Le vaccin contre le Covid-19, fondé sur l’étude des ARN messagers, l’illustre : face à des maladies sans thérapie satisfaisante, une recherche fondamentale puissante peut se traduire en traitements par l’action des entreprises, de la start-up à la Big Pharma. Ces développements industriels nécessitent aussi de l’audace et des financements.

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Selon l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), la France consacre 2,22 % de son produit intérieur brut (PIB) à la branche recherche et développement (R&D), loin derrière l’Allemagne (3,13 %) ou la Corée du Sud (5,21 %). Cette faiblesse rend la recherche moins compétitive, technologiquement et humainement. La mobilité internationale est la règle, et nombre de jeunes chercheurs formés en France n’envisagent plus d’y faire carrière. Hélas, la faiblesse du financement public est amplifiée par un investissement privé lui-même timoré. Les chiffres de l’OCDE soulignent cette double réalité.

Pressions de productivité

Au-delà de l’aspect financier, des obstacles se nichent aussi dans le fonctionnement des institutions de recherche. Au moins en biologie, les principaux freins concernent la carrière des jeunes chercheurs, les modes d’évaluation et les systèmes de financement. Doctorants et postdoctorants, force principale des laboratoires, sont soumis à des pressions de productivité qui les privent du temps de s’instruire au-delà de leur domaine spécialisé et d’acquérir une culture scientifique large, source des associations d’idées propices aux hypothèses nouvelles. Pas le temps non plus de prendre des risques, l’erreur n’est plus permise. Sauf « divine surprise », les résultats sont programmables. Voilà le prix à payer, en tant que chercheur, pour échapper à la précarité.

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