Un tribunal russe a condamné Laurent Vinatier ce lundi à trois ans de prison, suivant les réquisitions de la procureure.
Ce Français d’une quarantaine d’années est accusé de ne pas s’être enregistré en tant qu' »agent de l’étranger ».
Une peine jugée « extrêmement sévère » par la défense.

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Un chercheur français soupçonné d’espionnage arrêté en Russie

Une peine particulièrement sévère. Ce lundi 14 octobre, la justice russe a condamné Laurent Vinatier, ce Français détenu en Russie depuis juin (nouvelle fenêtre), à une peine de trois ans de prison. Le prévenu est accusé d’avoir manqué à son obligation de s’enregistrer en tant qu' »agent de l’étranger » alors même qu’il collectait des « informations dans le domaine des activités militaires » pouvant être « utilisées contre la sécurité » de la Russie.

Pour rappel, ce label, utilisé en Russie contre les voix critiques et qui impose de lourdes obligations administratives, sous peine de sanctions pénales, est passible de cinq ans de prison dans ce pays en guerre. 

Le prévenu « ignorait » l’existence de cette loi

Vêtu d’une chemise bleu clair dans le box des accusés de cette salle d’audience d’un tribunal à Moscou, le quarantenaire a pour sa part « avoué pleinement sa culpabilité » (nouvelle fenêtre)en plaidant l’ignorance. Il assure qu’il n’avait pas eu connaissance de l’introduction de cette obligation dans le Code pénal. Ce qui n’a pas empêché la procureure de demander lors de sa réquisition « une peine de privation de liberté d’une durée de trois ans et trois mois, à purger dans une colonie pénitentiaire », selon l’AFP, présente sur place. 

« Nous considérons que la peine demandée par la procureure est extrêmement sévère », a réagi dans la foulée Oleg Bessonov, l’un des avocats russes de ce chercheur spécialiste de l’espace post-soviétique (nouvelle fenêtre). « Cette demande est déraisonnable et illégale », a martelé son autre avocat, Alexeï Sinitsine. Les deux hommes ont plaidé pour que leur client soit sanctionné par « une amende ».

Les services de sécurité russes (FSB) ont quant à eux affirmé début juillet, dans un communiqué, que l’accusé a établi de « nombreux contacts » avec des politologues, des économistes et des experts militaires russes, ainsi qu’avec des fonctionnaires. « Au cours d’échanges avec ces personnes », le Français aurait notamment « recueilli des informations militaires et militaro-techniques qui peuvent être utilisées par des services de renseignement étrangers à l’encontre de la sécurité de la Russie », ont alors déclaré les renseignements russes. Des accusations qui auraient pu faire redouter une inculpation plus grave, par exemple pour « espionnage », un crime passible de 20 ans de privation de liberté en Russie.


F.S. avec l’AFP

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