« Pour un drame comme ce feu, je ne pouvais pas ne pas reprendre du service » : comment la solidarité s’organise à Fabrezan
A Fabrezan, un village situé à quelques kilomètres de Saint-Laurent-de-la-Cabrerisse, où le feu s’est attardé, le foyer municipal ne désemplit pas depuis mardi soir. Dès le début de l’incendie, la mairie a ouvert cette salle, devenue l’épicentre de la solidarité. Là, on distribue de l’eau, de la nourriture et beaucoup de réconfort. « Le lieu s’est ouvert presque naturellement, pour venir en aide à ceux qui ont tout perdu, à ceux qu’on a évacués par prudence, et pour proposer des déjeuners et des dîners chauds aux pompiers », explique celle qu’on appelle Fanou, et qui, en temps normal tient une agence immobilière à deux pas.
Jeudi matin, Marie-Jo Bergès arrive au foyer avec son tas de torchons propres pour la vaisselle. « Propres et repassés », lui fait-on remarquer, avant qu’elle s’excuse presque de ce détail, « qui pourrait trahir [s]on âge », lance dans un clin d’œil cette dame de 76 ans. « En fait, c’est naturel de donner un coup de main. Je l’ai toujours fait pour les fêtes et les kermesses, alors pour un drame comme ce feu, je ne pouvais pas ne pas reprendre du service », explique-t-elle. Et dans la conversation, on apprend que Marie-Jo n’est pas la doyenne des bénévoles à l’œuvre depuis trois jours dans cette cantine. « La reine de la vaisselle, c’est quand même Janine Marcero et ses 90 ans. Là, elle est partie se reposer, mais, tous les jours, elle est ici avec nous. Et pas pour regarder ! », explique Fanou.
Les stocks en nourriture, café et eau sont des dons des grandes surfaces du secteur, des restaurateurs, de particuliers aussi, qui cuisinent des plats chauds pour que les pompiers puissent profiter d’un peu de répit entre deux missions. « Vous savez, c’est l’esprit qui règne dans les Corbières depuis toujours et c’est pour ça qu’on aime tellement cette terre » résume Marie-Jo Bergès, se mettant vite au travail.