Après sept semaines de consultations et d’hésitations, Emmanuel Macron a nommé Michel Barnier, 73 ans, issu des Républicains, au poste de premier ministre.
« Le Nouveau Front populaire [NFP] censurera un nouveau gouvernement, quel qu’il soit, s’il considère que la politique qu’il mène est injuste et ne répond pas aux besoins des Français », a immédiatement réagi Lucie Castets, candidate de la coalition de gauche pour Matignon, auprès de Mediapart.
Le Rassemblement national (RN) n’envisage pas de motion de censure automatique, mais assure, par la voix de son président, Jordan Bardella, qu’il « juger[a] sur pièces son discours de politique générale ».
L’Assemblée nationale est divisée en trois blocs et dépourvue de majorité absolue à l’issue des élections législatives de juillet dernier. Le NFP ne peut œuvrer seul pour renverser un gouvernement. Il faut que plusieurs groupes parlementaires acceptent de voter ensemble la motion de censure. Un scénario possible supposerait que le NFP et le RN approuvent un seul et même texte. L’addition de l’ensemble de leurs voix aboutit à un total de 319 voix, suffisant pour censurer le gouvernement.
Mais de nombreux autres scénarios sont possibles. Avec notre simulateur, essayez de composer la majorité absolue (289 voix) nécessaire pour renverser le nouveau gouvernement. Vous pouvez décompter les groupes politiques dans leur ensemble, mais aussi envisager, pour complexifier le casse-tête, que certains députés décident de ne pas voter en accord avec leur propre groupe. Il suffit pour cela de changer le nombre de députés affiché à droite de chaque formation politique.
Lors de la dernière législature, le RN a voté à neuf reprises pour les motions de censure de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes, qui était l’équivalent du NFP), qui en avait déposé 26, ainsi que pour les deux textes déposés par le groupe Liberté, indépendants, outre-mer et territoires (LIOT). En revanche la Nupes n’avait voté aucune des sept motions déposées par le RN.