
S’il fallait une preuve supplémentaire qu’Emmanuel Macron conserve son emprise sur Matignon, la composition du gouvernement « Lecornu II » en est l’ultime manifestation. A l’issue d’une entrevue de trois heures à l’Elysée, dimanche 12 octobre, le chef de l’Etat et son premier ministre, Sébastien Lecornu, ont dévoilé, peu avant 22 heures, par un communiqué de la présidence (et non par une allocution du secrétaire général de l’Elysée), les trente-cinq ministres appelés à affronter dès cette semaine, à l’Assemblée nationale, deux motions de censure de La France insoumise (LFI) et du Rassemblement national (RN).
Sébastien Lecornu propose une version remaniée de son premier casting gouvernemental, jugé trop macroniste et qui l’avait conduit à la démission au bout de quatorze heures, le 6 octobre. Cette fois-ci, il dépolitise la présentation de sa copie. Il s’agit là d’« un gouvernement de mission », « au-delà des intérêts personnels et partisans », « pour donner un budget à la France avant la fin de l’année », a défendu sur X le locataire de Matignon.
Si l’Elysée affirmait, vendredi, « donner carte blanche au premier ministre », Emmanuel Macron a poussé Sébastien Lecornu à composer son gouvernement avec un mélange de profils hétéroclites, en provenance de la société civile, des grands corps de l’Etat et du camp macroniste. Une formule appliquée lors de son premier quinquennat, où peu de ministres disposaient d’un capital politique important.
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