Lors de la discussion du projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2026, à l’Assemblée nationale, à Paris, le 12 novembre 2025.

Faute de pouvoir dicter ses vues à l’Assemblée nationale, le gouvernement a dû, au moins provisoirement, mettre de côté l’un de ses objectifs cardinaux : résorber le déficit de l’Etat-providence. Dans la nuit du mercredi 12 au jeudi 13 novembre, les débats en première lecture sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2026 ont pris fin, vers minuit, sans que les députés puissent se prononcer sur l’intégralité du texte, les délais fixés par la Constitution ayant été épuisés. Cependant, la version transmise au Sénat contient toutes les dispositions adoptées durant les travaux au Palais-Bourbon. La somme des amendements intégrés dans la copie se traduit par des dépenses en plus et des mesures d’économies – ou de recettes – en moins, ce qui empêche, à ce stade, l’amorce d’un redressement comptable souhaité par l’exécutif.

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Lorsqu’il a été présenté à la mi-octobre, le PLFSS ambitionnait de ramener le trou de la « Sécu » à 17,5 milliards d’euros en 2026, contre 23 milliards estimés cette année. Mais cette cible a commencé à s’éloigner au cours des discussions à l’Assemblée, car plusieurs articles, destinés à faire rentrer de l’argent dans les caisses, ont été supprimés, une majorité de députés de diverses obédiences les jugeant inacceptables (taxation des organismes complémentaires d’assurance-maladie, mise à contribution accrue de certains retraités, de bénéficiaires d’allocation-chômage, des apprentis, etc.). Le 8 novembre, à mi-parcours de l’examen du texte, Thibault Bazin, député (Les Républicains) de Meurthe-et-Moselle et rapporteur général de la commission des affaires sociales, a livré une première évaluation de l’impact de ces votes : ceux-ci porteraient le déficit de notre système de solidarité à quelque 20,6 milliards d’euros en 2026, a-t-il indiqué, soit 3 milliards de plus par rapport au but poursuivi par le pouvoir en place.

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