Yusuke Kawai, représentant du parti japonais d’extême droite, lors d’un rassemblement de campagne à Saitama, Japon, le 8 septembre 2025.

Drapé dans un drapeau japonais, regard intense et verbe haut, Yusuke Kawai sait théâtraliser ses prises de parole. « Je me bats pour que les femmes puissent de nouveau marcher seules en ville le soir », assène le quadragénaire né à Kyoto, diplômé de sciences humaines et d’économie, mais aussi ancien comédien.

Debout sur son petit camion électoral orné du slogan « Nihonjin First » (« les Japonais en premier »), le président du petit parti d’extrême droite Yamato débite son discours sécuritaire et anti-immigrés. Sous le regard de nombreux policiers, 200 personnes, surtout des jeunes et des femmes, ont bravé la moiteur de ce soir de septembre pour l’écouter devant la gare de Warabi, à Kawaguchi.

La ville, située au nord de Tokyo, catalyse les discours hostiles aux étrangers, de plus en plus virulents dans un Japon historiquement rétif à l’immigration, attaché à sa sécurité et à la préservation de sa culture, inquiet au point d’avoir porté au Parlement des partis ouvertement xénophobes et incité le gouvernement à durcir le contrôle de l’immigration.

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Aux côtés de M. Kawai, Chikako Fujiwara, élue de Chiba (à l’est de Tokyo), s’en prend à la quinzaine de militants antiracistes présents pour montrer leur hostilité au rassemblement. « Ici, c’est le Japon. En soutenant les immigrés, vous faites de la discrimination des Japonais », lance-t-elle à une jeune femme qui l’appelle à « arrêter de prétendre que [son] racisme est du patriotisme ». Puis elle s’attaque aux étrangers qui « abusent [de l’équivalent] du RMI, réservé aux Japonais les plus pauvres, avant de faire venir leur famille ».

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