- Le 19 juillet 1900, les premières stations de la ligne 1 du métro parisien ont été inaugurées.
- Une grande première qui se déroule en marge de l’Exposition universelle.
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Le jour où…
Paris parmi les pionniers. Quelques décennies après Londres (1863), mais une poignée d’années avant New York (1904), la capitale française lance son premier métro. Le 19 juillet 1900, les premières stations de la ligne 1 sont inaugurées dans un relatif anonymat, lors d’une cérémonie officielle où les personnalités de premier plan brillent par leur absence, à l’exception du préfet de police de Paris, Louis Lépine. À l’époque, 8 des 18 stations sont mises en service. Les 10 autres ouvrent leurs portes progressivement lors des mois d’août et septembre et relient la Porte Maillot (ouest) à la Porte de Vincennes (est) en 26 minutes.
Le 30 mars 1898, une loi qualifiant « l’établissement d’un chemin de fer métropolitain à traction électrique, destiné au transport des voyageurs et de leurs bagages à main »,
long de 65 km, est adoptée. Un peu plus de deux ans plus tard seulement, l’ingénieur breton Fulgence Bienvenüe – le même qui donnera son nom à l’arrêt Montparnasse – a réussi une première partie de son pari. Par la suite surnommé le « père du métro », il est parvenu à terminer en un temps record les premières infrastructures de ce nouveau réseau. Et le timing est loin d’être anodin puisque la ligne 1 du métro permet de connecter les principaux sites de l’Exposition universelle de 1900 et de désengorger la surface face à l’afflux de millions de personnes.
Plus de 300 millions d’usagers en 1910
Les travaux laissent des traces auprès des locaux, dont une grande partie a déjà connu les chantiers Haussmann. Paris est éventrée d’est en ouest – des petites rues aux plus grandes artères. Jour et nuit, les ouvriers s’affairent, perçant les pavés et creusant des souterrains. Le Métropolitain ne tarde toutefois pas à faire ses preuves et à entrer dans les mœurs locales. De juillet à décembre 1900, il transporte plus de 17 millions de voyageurs, relate la RATP sur son site internet. Sur l’ensemble de l’année suivante, ce total monte à près de 56 millions, ce dernier étant encore multiplié par six en l’espace de 10 ans (318 millions en 1910). Le succès est tel que les autres moyens de transport, devenus obsolètes, sont progressivement abandonnés, à l’instar des omnibus et tramways à chevaux.
Jusqu’à la Première Guerre mondiale, l’aménagement du sous-sol parisien ne connaît aucun répit, la construction d’une ligne en remplaçant une autre. Les travaux reprennent avec frénésie après le conflit, jusqu’à l’aube de la Seconde Guerre mondiale, avant laquelle la grande majorité du réseau intra-muros est achevée. Au moment de sa création, en remplacement de la Compagnie du chemin de fer métropolitain de Paris (CMP), la Régie autonome des transports parisiens (RATP) hérite d’un réseau de 166,2 km, desservant 270 stations par le biais de 14 lignes. Aujourd’hui encore, tous ces tunnels restent utilisés. Mais leurs murs ne cessent d’être repoussés. En plus des multiples rallonges – la dernière en date étant celle de la 14 -, le réseau va encore s’agrandir dans les prochaines années avec les arrivées des lignes 15, 16, 17 et 18.