Le Livret A signe son plus mauvais mois de janvier depuis 2016.
Il partage cette chute avec le Livret de Développement Durable et Solidaire, autre produit d’épargne en mauvaise santé en ce début d’année.
Ils souffrent du rabotage de leur taux de rémunération, de la diminution de la capacité d’épargne des Français et de la concurrence des assurances-vie.
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Bien gérer son épargne
L’année 2025 commence bien mal pour le Livret A. Le produit d’épargne star des Français n’a plus guère la cote, comme en attestent les données publiées ce dimanche par la Caisse des dépôts (CDC). Les dépôts d’argent n’ont en effet dépassé les retraits que de 350 millions d’euros sur l’ensemble des comptes en janvier, un niveau bas plus vu depuis 2016. Cette « collecte nette » du Livret A est même inférieure à celle de son cousin, le Livret de développement durable et solidaire (LDDS) sur la période, comptabilisée à 460 millions d’euros toujours selon la CDC. Le total, qui s’élève « à peine » à 810 millions d’euros, est au plus bas depuis neuf ans.
Mais pourquoi assiste-t-on à un tel désamour ? La diminution de la capacité d’épargne des Français, aggravée par l’inflation et l’augmentation globale du coût de la vie, n’y est évidemment pas étrangère. Une partie de la réponse se trouve aussi dans la concurrence d’un autre produit d’épargne également à capital garanti : les fonds euros de l’assurance-vie. Les assureurs ont annoncé courant janvier des taux de rémunération plutôt attractifs au titre de l’an dernier, pour certains au-delà de 3%. Mieux donc que le taux actuel du Livret A et du LDDS, raboté de 3 à 2,4% au 1er février, en application stricte par le ministre de l’Économie de sa formule de calcul. Et ce quand bien même les intérêts du fond euros est soumis à imposition.
Le LEP également en difficulté
Une baisse que ces produits n’avaient pas connue depuis 2020 et inédite dans son ampleur depuis 2009, vécue comme une mauvaise nouvelle pour les 57 millions de détenteurs d’un Livret A et les 26 millions de détenteurs d’une LDDS.
À noter que le Livret d’épargne populaire (LEP), réservé aux épargnants modestes, a également passé un début d’année difficile. Son taux a, lui aussi, été abaissé au 1ᵉʳ février, de 4% à 3,5% et il affiche en janvier une collecte nette faible, à 110 millions d’euros, pour un encours total de 82,3 milliards d’euros.