Des étudiants du lycée Campus Agro-Environnemental 62, à Tilloy-lès-Mofflaines (Pas-de-Calais), le 29 janvier 2024.

Annoncé par Emmanuel Macron en mars 2021, le plan « 1 jeune, 1 mentor » vise à accroître le nombre de jeunes bénéficiaires d’un accompagnement dans le cadre de leur parcours scolaire, de leurs choix d’orientation ou de leur insertion professionnelle. Quelque 30 millions d’euros sont ainsi mobilisés par l’Etat pour « lutter contre l’inégalité des chances ».

Trois ans plus tard, le rapport d’étape publié début avril par l’Institut national de la jeunesse et de l’éducation populaire (Injep) note une « certaine réussite du déploiement du plan », avec 160 000 jeunes accompagnés en 2023, contre 30 000 en 2020. Si ce rapport n’aborde pas la question des effets réels des dispositifs de mentorat sur les jeunes (qui feront l’objet d’un second rapport en 2025), il se penche sur la mise en œuvre du programme dans les quelque soixante structures diverses et variées (en majorité associatives) qui y participent.

En s’appuyant aussi sur un riche résumé des études internationales sur le sujet, ce rapport relève des points de vigilance pour la France, notamment en ce qui concerne la formation des mentors, la durée de l’accompagnement des jeunes et la précarité des chargés de mentorat. Entretien avec Jérôme Gautié, professeur d’économie à l’université Paris-I et président du conseil scientifique de l’évaluation du plan « 1 jeune, 1 mentor ».

Lorsque l’on utilise le terme de « mentorat » en France, de quoi parle-t-on ?

Le mentorat est apparu au début du XXe siècle aux Etats-Unis et est arrivé au cours des années 1980 en France. Sa définition est assez large et le terme peut aisément recouper celui de « coaching », de « tutorat » ou de « parrainage ».

Dans les programmes de mentorat proposés par les soixante et une structures participant au plan « 1 jeune, 1 mentor », les publics visés peuvent varier mais le principe est toujours le même : un jeune est accompagné bénévolement par une personne expérimentée (étudiant, professionnel, retraité, etc.) pour l’aider dans son orientation, son insertion professionnelle, pour développer ses compétences sociales, son réseau, apporter un soutien psychologique, partager ses compétences, etc.

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L’objectif de ces dispositifs est ainsi de lutter contre les inégalités sociales, l’autocensure et le chômage de certains jeunes.

Quel est le profil des jeunes accompagnés ainsi que des structures participant au plan « 1 jeune, 1 mentor » ?

De tailles très diverses, 90 % des structures sont des associations. Cette diversité se voit dans le nombre de jeunes qu’elles accompagnent dans le cadre du mentorat ; en 2022, un quart d’entre elles en suivait moins de 100, tandis que quatre seulement, bien plus grosses, avaient plus de 5 000 mentorés ; 20 % des structures sont exclusivement dédiées au mentorat, les autres participants aussi à divers programmes nationaux à destination des jeunes – « Cordées de la réussite », « Cités éducatives », « Parrainage pour l’emploi », etc.

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