Ce sont les défilés parmi les plus courus de la semaine de la mode parisienne. Les plus confidentiels aussi. Depuis 2022, les sœurs américaines Ashley et Mary-Kate Olsen, à la tête de la marque de prêt-à-porter The Row, présentent leurs collections dans le calendrier officiel de la fashion week de Paris. Les invités sont en effet peu nombreux et triés sur le volet – uniquement les rédacteurs en chef des journaux et magazines qui comptent, ainsi que les acheteurs les plus importants –, et, surtout, il faut, depuis deux saisons, laisser son téléphone dans sa poche, les photos et les publications sur les réseaux sociaux étant proscrites, ce qui fait qu’il est impossible de publier des images de l’actuelle collection.

Sur le podium, un beau vestiaire d’essence minimaliste défile avec des pièces luxueuses dépouillées de tout ornement. Elles prennent la forme de manteaux amples, de vestes masculines oversize ou encore de grands pantalons portés bas sur les hanches, le tout dans une palette de couleurs sobres et efficaces. L’aspect sélectif des collections se retrouve également sur les étiquettes des vêtements. Il faut compter plus de 9 000 euros pour un manteau en cachemire, 3 900 euros pour une veste en laine et soie ou 1 000 euros pour un tee-shirt en cachemire.

Dans son sillage, The Row a entraîné de nombreuses marques qui proposent aussi un vestiaire qualitatif et minimaliste, à des prix plus raisonnables. « La griffe des sœurs Olsen est la cheffe de file de cette esthétique sobre. Si leurs prix sont trop élevés pour la plupart des gens, elles ont réussi à créer cette désirabilité, non seulement auprès de différents créateurs qui se sont lancés sur ce créneau, mais également auprès des clientes », analyse Alix Morabito, directrice des achats et de l’offre femme aux Galeries Lafayette.

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