Ensemble noir et chaussures tout-terrain, parfaites pour déplacer ses tables basses monumentales pouvant peser jusqu’à une quinzaine de kilos, Roxane Lahidji nous reçoit dans son atelier bruxellois, « habillée en designer, s’amuse-t-elle. Avant de me former à ce métier, je dessinais des vêtements et j’avais même fait un stage chez Chanel, confie la créatrice, mais j’ai rapidement eu besoin de sortir de la 2D et d’aller au contact de la matière ».
Ce qui, dans son cas, n’est pas un vain mot, car c’est avec du sel marin que la trentenaire façonne aujourd’hui son mobilier sculptural et ses luminaires sphériques de sa marque Marbled Salts. Née à Paris en 1992, d’une mère franco-italienne et d’un père iranien, Roxane Lahidji se passionne d’abord pour le dessin.
Après une prépa à l’Atelier de Sèvres, elle file aux Arts déco de Strasbourg, « l’école où a étudié Gustave Doré », hésitant à devenir « illustratrice, graphiste ou Web designer ». Finalement, l’étudiante se spécialise en design produit et découvre, en 2010, la bouillonnante scène dutch design (« design néerlandais »), qui expérimente de nouvelles techniques sur du mobilier postindustriel, portée par la Design Academy Eindhoven, aux Pays-Bas. « J’y ai vu le travail de Joris Laarman et son usage de l’impression 3D qui, pour concevoir des chaises futuristes, m’a bluffée. »
Elle s’inscrit alors à Eindhoven en master de design social, dont elle sortira diplômée en 2017, et se familiarise avec les enseignements « plus conceptuels qu’appliqués et parfois engagés » de designers célèbres sur le marché contemporain, tels que Maarten Baas et Aldo Bakker.
Cuit comme une céramique
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