Quel point commun entre un étudiant donnant un cours de maths au bambin, un coach sportif à domicile, un autoentrepreneur qui taille la haie du jardin, une femme de ménage et une auxiliaire de vie auprès d’une vieille personne dépendante ? Toutes ces activités appartiennent à la grande famille des services à la personne. Un attelage hétéroclite de 26 métiers, mêlant l’indispensable et le superflu, dont Jean-Louis Borloo a voulu favoriser l’essor, il y a tout juste vingt ans.

En février 2005, quand il présente son plan de développement des services à la personne, le ministre de l’emploi ne cache pas s’inspirer des travaux de l’économiste Michèle Debonneuil et de son concept d’« économie quaternaire », qui considère que les services au consommateur sont appelés à devenir un secteur majeur de l’économie au XXIe siècle. Le ministre est convaincu que grâce à ces services de proximité, et alors que le taux de chômage frise 10 % en France, il y a matière à créer des dizaines de milliers d’emplois non délocalisables, tout en facilitant la vie des ménages.

Pour mener à bien son projet, Jean-Louis Borloo a deux idées maîtresses. En ajoutant des aides sociales et fiscales aux dispositifs déjà existants (notamment une réduction d’impôt de 50 % qui deviendra un crédit d’impôt), il allège le coût de ces services, soutient la demande et compte réduire le travail au noir, qui mine le secteur. « Grâce aux aides, déclarer son salarié revenait moins cher que de le dissimuler », résume Julien Jourdan, directeur général de la Fédération française des services à la personne et de proximité (Fédésap, organisation patronale). Le ministre favorise également le déploiement de grandes enseignes privées, dans l’espoir qu’elles fassent jouer la concurrence, proposent une offre large et de qualité, améliorent les droits sociaux des salariés et professionnalisent les métiers.

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