En trois saisons sportives, l’iconique club des Girondins de Bordeaux (FCGB) a vécu une descente aux enfers. Il évoluera désormais en National 2, soit le quatrième niveau des championnats français. Cette dégringolade est l’illustration des dégâts causés par l’évolution de l’économie qui régit le football professionnel depuis plusieurs années. En effet, le mariage « trading + droits TV », qui, pour de nombreux clubs, représente plus de 50 % de leur budget, n’est plus soutenable.

Concrètement, le trading de joueurs consiste à former ou à recruter des jeunes footballeurs pour les (re)vendre et miser sur une plus-value financière. Au-delà de la question éthique posée par ce système qui donne une valeur marchande à un humain, le trading a un effet collatéral qui conduit souvent à de moins bonnes performances sportives, puisqu’une équipe se prive de ses meilleurs joueurs.

Quant aux droits télévisuels, pour la période 2024-2029, les recettes seront en deçà des montants espérés, la faute à un championnat de France guère attractif. En moyenne, les clubs vont voir leurs recettes TV diminuer d’au moins 30 % par rapport à la saison passée. Les dix-huit clubs de Ligue 1 devraient se répartir seulement un peu plus de 300 millions d’euros.

Recherche d’investisseurs

Les clubs de foot professionnels vivent aujourd’hui au-dessus de leurs moyens. Peu d’entre eux misent sur un projet sportif à long terme, raisonné et équilibré. Beaucoup sont, au contraire, embarqués dans la recherche d’investisseurs, principalement étrangers. L’année 2011 a marqué une bascule avec le rachat de deux des plus gros clubs de Ligue 1 par des investisseurs étrangers : le PSG par Qatar Sports Investments et Monaco par l’homme d’affaires russe Dmitri Rybolovlev.

En parallèle, on oublie trop souvent les conséquences pour les collectivités territoriales quand un club de football professionnel connaît des difficultés. Concernant la rétrogradation du FCGB en Nationale 2, Bordeaux Métropole et la ville de Bordeaux sont directement affectées, la première étant propriétaire du stade Matmut Atlantique et la seconde du centre d’entraînement et de formation.

Christine Bost, présidente [socialiste] de Bordeaux Métropole, et Pierre Hurmic, maire [Les Ecologistes] de Bordeaux, se sont fortement mobilisés pour sauver le club des Girondins d’une disparition. La chute du FCGB est une épreuve très cruelle pour tous les supporteurs et tout un territoire attaché au club et à son histoire. De nombreux emplois sont menacés. Le centre de formation va fermer ses portes. Seule l’équipe professionnelle féminine devrait pouvoir s’en sortir.

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