La place du Trocadéro, à Paris, le 2 juillet 2025.

Ce fut le mois de juin le plus chaud jamais enregistré en Europe de l’Ouest, alors que des températures « extrêmes » ont frappé le continent lors de deux vagues de chaleur consécutives précoces, a annoncé mercredi 8 juillet le service européen Copernicus.

Dans le monde, le mois dernier était le troisième mois de juin le plus chaud, juste derrière juin 2024 (qui était 0,2 °C plus chaud) et quasiment au même niveau (0,06 °C) que juin 2023, poursuivant pour la troisième année une série de températures moyennes jamais vues auparavant, alors que la planète se réchauffe en raison des émissions humaines de gaz à effet de serre.

Selon les calculs de l’Agence France-Presse (AFP) effectués à partir des données de Copernicus, douze pays et quelque 790 millions d’habitants de la planète ont connu leur mois de juin le plus chaud. Cela a été le cas au Japon, en Corée du Nord et du Sud, ainsi qu’au Pakistan et au Tadjikistan.

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« Stress thermique extrême »

Les températures ont été également particulièrement « extrêmes » en Europe, qui se réchauffe deux fois plus vite que la moyenne mondiale. Juin y a été marqué par deux vagues de chaleur − entre le 17 et le 22 puis à partir du 30 juin − « exceptionnelles », note dans un communiqué Samantha Burgess, climatologue pour Copernicus.

Dans le contexte du réchauffement climatique, « ces vagues de chaleur sont susceptibles d’être plus fréquentes, plus intenses et affecteront de plus en plus de personnes en Europe », a-t-elle souligné. Localement les températures ont dépassé régulièrement les 40 °C dans plusieurs pays, et atteint jusqu’à 46 °C en Espagne ou au Portugal. Le 30 juin, nouveau record journalier mensuel, a été « l’une des journées d’été les plus chaudes jamais connues » sur le continent.

Mais ces moyennes ne sont rien comparées aux températures ressenties, qui mesurent l’impact sur le corps humain en tenant compte de l’humidité et du vent : au nord de Lisbonne, l’Indice universel du climat thermique (UTCI) a atteint jusqu’à 48 °C, ce qui correspond à un « stress thermique extrême », souligne Copernicus.

Les nuits tropicales, où la température ne descend pas sous les 20 °C, ont mis les organismes à rude épreuve : l’Espagne en a connu 24, soit 18 de plus qu’un mois de juin normal, et certaines zones côtières de Méditerranée en ont subi 10 à 15 au lieu de zéro habituellement en juin, souligne Copernicus.

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Conséquences dramatiques

Incendies dévastateurs dans certaines régions du Canada et du sud de l’Europe, inondations meurtrières sur certaines zones d’Afrique du Sud, de Chine et du Pakistan : les conséquences du réchauffement climatique ont été particulièrement dramatiques dans le monde le mois dernier.

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Juin marque toutefois un léger répit, après l’enchaînement des deux années les plus chaudes, 2023 et 2024 : il a été en moyenne 1,30 °C plus chaud qu’un mois de juin de l’ère préindustrielle (1850-1900), soit « seulement le troisième mois sur les 24 derniers écoulés où la température planétaire a été inférieure à 1,5 °C au-dessus du niveau préindustriel », souligne Copernicus. Selon la tendance actuelle, 2025 pourrait devenir la troisième année la plus chaude.

L’accord de Paris sur le climat a vu les pays s’engager à limiter le réchauffement climatique à long terme à 1,5 °C, au-delà duquel des changements climatiques et environnementaux majeurs et durables deviennent plus probables.

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Canicule marine

Mais de nombreux scientifiques affirment désormais qu’il sera presque impossible de rester en dessous de ce niveau. « Au niveau mondial, le climat est environ 1,35 à 1,4 °C plus chaud que [celui de] l’ère préindustrielle », a déclaré fin juin à l’AFP Samantha Burgess, dont l’observatoire prévoit que la barre de 1,5 °C de réchauffement sera, au rythme actuel, considérée comme atteinte dès 2029.

Juin 2025 a en outre été marqué par une canicule marine en Méditerranée occidentale, le thermomètre à la surface de l’eau grimpant en flèche dès le début du mois pour atteindre une température moyenne record absolu de 27 °C le 30 juin.

« Ces températures exceptionnelles de l’eau de la Méditerranée ont réduit le refroidissement nocturne de l’air le long des côtes et ont augmenté l’humidité, aggravant ainsi les effets du stress thermique », souligne Copernicus. Elles ont également des effets désastreux pour la biodiversité marine et des répercussions sur la pêche et l’aquaculture.

Le Monde avec AFP

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