Tandis que l’incertitude est à son comble concernant le budget 2026 et que le débat public reste focalisé sur le mur de la dette, on en oublie l’autre mur à franchir, celui de l’investissement dans la transition écologique et l’autonomie stratégique. Sans investissements massifs dans l’énergie, l’industrie, le numérique, l’agriculture, la défense, etc., les grands discours sur nos enjeux de souveraineté finiront par sonner bien creux. Or ceux-ci requièrent une grande part de fonds publics. L’équation des finances publiques françaises n’en est que plus épineuse, exigeant à la fois de fixer un cap d’investissements et de trouver comment les financer sans percuter le mur de la dette.

Qu’il s’agisse de dépenses de défense à court terme ou de financer la transition dans la durée, l’effort demandé aux Etats apparaît important et soulève aussitôt la question des capacités financières des acteurs publics. En 2024, le Haut-Commissariat à la stratégie et au plan estimait qu’un tiers seulement des investissements bruts bas carbone à réaliser dans le bâtiment et les transports seraient rentables sans soutien public. Dans le même sens, selon le rapport annuel de l’Institut de l’économie pour le climat, entre 18 milliards et 52 milliards d’euros de dépenses publiques annuelles supplémentaires seront nécessaires à l’horizon 2030 pour tenir les objectifs climatiques de la France. La quête d’autonomie stratégique ne fait qu’amplifier ces besoins.

La centrale photovoltaïque d’Engie, à Marcoussis (Essonne), le 12 février 2024.

Dire que la rentabilité « économique » de ces investissements dépasse de loin leur rentabilité financière ou, comme la Cour des comptes en septembre, que l’inaction coûtera à terme beaucoup plus cher aux finances publiques en souligne l’impérieuse nécessité, mais ne suffit pas à les déclencher. Il faut une capacité de financement public pour engager ces dépenses. Or les capacités d’emprunts de l’Etat sur le marché de la dette ne sont pas sans limites et se dégradent plus ou moins fortement à mesure que sa dette augmente.

Il vous reste 67.76% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Partager
Exit mobile version