La journaliste Katherine Stewart enquête depuis plus de quinze ans dans les milieux nationalistes religieux et antidémocratiques aujourd’hui rassemblés sous la bannière MAGA (Make America Great Again). Son dernier livre, Money, Lies and God : Inside the Movement to Destroy American Democracy (« l’argent, les mensonges et Dieu : à l’intérieur du mouvement visant à détruire la démocratie américaine », Bloomsbury, 2025, non traduit), est le fruit de cette immersion dans un mouvement dont elle dit que « peu de gens qui lui sont familiers seront tentés de minimiser le danger qu’il représente ».

Pouvez-vous expliquer qui sont ceux qui composent le mouvement nationaliste chrétien ?

Ce mouvement est très étendu, j’ai pu m’en rendre compte en fréquentant divers rassemblements nationalistes chrétiens : à des meetings « Make America Great Again », dans les salons de simples citoyens et sur les bancs des églises radicales. On trouve des gens de profils très différents, des prétendus « apôtres » de Jésus, des milliardaires athées, des théologiens catholiques réactionnaires, des intellectuels pseudo-platoniciens, des opposants à la « gynocratie » qui détestent les femmes, des évangéliques à la tête de réseaux puissants, des pronatalistes, des complotistes du Covid-19… Ces groupes éclectiques peuvent sembler ne pas avoir grand-chose en commun, mais leur objectif est le même : mettre fin à la démocratie aux Etats-Unis telle que nous la connaissons.

Y a-t-il une matrice idéologique commune ?

Le cadre idéologique principal est le nationalisme chrétien. Mais cette étiquette est trompeuse. Le nationalisme chrétien ne relève pas de la spiritualité. Il n’est pas nécessaire d’être chrétien pour être un nationaliste chrétien, et beaucoup de chrétiens patriotes ne veulent rien savoir de ce mouvement.

Il vous reste 83.54% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Partager
Exit mobile version