Le Niger a retiré au groupe canadien GoviEx (Govi High-Power Exploration) le permis d’exploitation d’un important gisement d’uranium à Madaouéla, près d’Arlit (nord), a annoncé la société jeudi 4 juillet. Il y a deux semaines, le Niger a également retiré un permis d’exploitation au groupe français Orano, présent dans le pays depuis plus de cinquante ans.

« GoviEx a été informé par le gouvernement de la République du Niger, par une lettre du ministère des mines, qu’il n’a plus de droits sur le périmètre du permis d’exploitation minière de Madaouéla, qui est maintenant dans le domaine public », a annoncé le groupe dans un communiqué. Le périmètre concerné couvre une superficie de plus de 243 km2.

GoviEx déplore que la « décision de [lui] retirer » ses droits « ne suive pas la procédure dictée par le code minier en vigueur » et « se réserve le droit de remettre en cause » cette décision « devant des juridictions compétentes nationales ou internationales ». En avril, le groupe disait avoir reçu du gouvernement nigérien l’obligation de commencer l’exploitation de la mine avant le 3 juillet, au risque de se faire révoquer son permis.

Une durée de vie de la mine estimée à vingt ans

« Avec le redressement récent des prix de l’uranium, le projet de Madaouéla était prêt pour son développement et l’entreprise avait commencé à avancer malgré les changements politiques au Niger depuis le coup d’Etat le 26 juillet 2023 », a poursuivi le groupe jeudi.

Il a prévenu que « la décision du gouvernement (…) aura un impact négatif sur le développement économique et social de la région », regrettant notamment des « opportunités d’emploi considérables », 800 pour une durée de vie de la mine estimée à vingt ans. GoviEx avait posé en 2019 la première pierre d’un complexe minier pour exploiter de l’uranium à Madaouéla, qui devait être opérationnel deux ans plus tard.

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Le 19 juin, le Niger a également retiré le permis d’exploitation du géant gisement d’uranium d’Imouraren, près d’Arlit (nord) à Orano (ex-Areva). Orano s’était dit ouvert à communiquer avec les autorités, « se réservant le droit de contester la décision » devant des instances judiciaires. Imouraren est l’un des plus grands gisements d’uranium au monde, avec des réserves estimées à 200 000 tonnes.

Le régime militaire au pouvoir à Niamey depuis juillet 2023 – qui a fait de la souveraineté l’un de ses mantras – a plusieurs fois répété qu’il souhaitait revoir en profondeur le système d’exploitation des matières premières sur son sol par des compagnies étrangères. Le Niger fournit 4,7 % de la production mondiale d’uranium naturel.

Le Monde avec AFP

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