Le nouveau gouvernement « doit faire avec » l’Assemblée nationale, estime Yaël Braun-Pivet

« Ce gouvernement doit composer, doit faire avec l’Assemblée nationale », a estimé Yaël Braun-Pivet sur BFM-TV et RMC mardi matin. Réagissant au propos du nouveau ministre de l’intérieur, Bruno Retailleau, qui a envisagé, lundi sur TF1, d’avoir recours à la voie réglementaire, la présidente de l’Assemblée nationale a rappelé que les députés doivent être « consultés en amont ».

« Je serai très attentive à cela. Le Parlement ne sera pas contourné. J’entends que le gouvernement respecte le Parlement dans toutes ses prérogatives et donc qu’il l’associe pour construire des politiques qu’il souhaite mener. »

« L’Assemblée nationale n’est jamais le problème. L’Assemblée nationale, c’est la solution », a-t-elle insisté. Sur Europe 1 et CNews, M. Retailleau a répété mardi qu’il « ne s’interdisait pas de prendre, notamment par la voie réglementaire, un certain nombre de dispositions ».

Mme Braun-Pivet, ancienne présidente de la commission des lois, a aussi mis en garde le ministre de l’intérieur quant à son idée de systématiser l’exécution des courtes peines. « Si c’est pour aller incarcérer ces personnes dans des maisons d’arrêt surpeuplées à 180 % de détention, ça ne marchera pas », a-t-elle prévenu. M. Retailleau s’était élevé lundi soir sur TF1 contre « l’inexécution des peines ». « Il faut construire des prisons. Ce n’est pas mon domaine, mais j’en parlerai très librement avec Didier Migaud », le nouveau garde des sceaux, avait déclaré M. Retailleau.

Questionnée sur la relation entre Didier Migaud et M. Retailleau, Mme Braun-Pivet a rappelé que « justice et police sont des domaines qui sont intimement liés ». « La justice n’est pas laxiste, elle n’a jamais été aussi sévère qu’aujourd’hui. » Concernant l’annonce de Bruno Retailleau de saisir le procureur de la République à l’encontre d’un député « insoumis », Mme Braun-Pivet a assuré que cet élu « n’est pas au-dessus des lois ».

Elle a par ailleurs exprimé son souhait de poursuivre l’examen de textes interrompus par la dissolution de l’Assemblée, en juin, évoquant « la loi de programmation agricole », ou encore « la loi sur la fin de vie ».

« C’est un texte qui est attendu par les Français, et donc je souhaite qu’il soit réexaminé à l’Assemblée nationale avant la fin de l’année. Nous sommes prêts, le texte est prêt, et donc il faut y aller », a assuré Mme Braun-Pivet.

Le député Olivier Falorni (apparenté MoDem), qui présidait les débats parlementaires sur le projet de loi, a déposé lundi une proposition qui reprend très largement le contenu du projet interrompu, signée par 166 députés. Mais plusieurs membres du gouvernement issus des Républicains, se sont montrés fermement opposés au texte.

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