Une écoutante de la plate-forme téléphonique du 3919 à Paris, le 20 mai 2010.

Améliorer la prise en charge de l’ensemble des victimes de violences conjugales, hommes comme femmes, en comblant les angles morts des systèmes d’aide existants ? L’idée paraît simple et consensuelle. Mais derrière cette préoccupation affichée d’égalité, qui s’est discrètement imposée dans le paysage parlementaire ces derniers mois, pointent les effets d’une opération de lobbying aux objectifs troubles, prompte à exacerber les tensions autour des droits des femmes.

La première offensive politique remonte à l’automne 2024, lorsqu’un amendement au budget est déposé par la députée macroniste Christine Le Nabour. Le texte vise à modifier le fonctionnement du 3919, la ligne nationale d’écoute dédiée aux femmes victimes de violences, pour l’ouvrir aux hommes.

Le mouvement s’amplifie en 2025. Profitant des nouvelles discussions budgétaires, la députée du Rassemblement national (RN) Claire Marais-Beuil propose à son tour d’étendre la ligne d’écoute au public masculin, tout comme quatre députés ciottistes – qui réclament en outre de consacrer un budget équivalent à l’amélioration de la condition des femmes et à celle des hommes. Si aucun de ces amendements n’est finalement examiné à l’Assemblée nationale, faute de temps lors du marathon budgétaire, la question s’installe solidement dans le débat public. En moins d’un an, le gouvernement a été interpellé à douze reprises par des questions écrites de parlementaires réclamant l’ouverture du 3919 aux hommes victimes de violences conjugales, pour mettre fin à leur supposée « invisibilisation ».

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