
Il restait à connaître le chiffre précis : ce sera 150 millions d’euros. Le géant français du luxe LVMH, piloté par le milliardaire Bernard Arnault, a validé, vendredi 21 novembre, la recapitalisation du journal Le Parisien-Aujourd’hui en France dont il est propriétaire, a fait savoir à l’Agence France-Presse (AFP) la direction du groupe de presse. La directrice générale par intérim, Anne-Violette Revel de Lambert, avait annoncé aux salariés le renflouement financier du quotidien, au début du mois de novembre, après la tenue d’un comité de groupe quelques jours plus tôt, en avançant le chiffre d’environ 140 millions d’euros.
Cette recapitalisation « répond au respect de nos obligations légales » et « garantit de ce fait la stabilité de notre activité, essentielle à la mission d’information accomplie chaque jour avec rigueur par notre rédaction », a fait valoir la direction du groupe Les Echos-Le Parisien, dont fait partie le quotidien, dans une déclaration transmise à l’AFP.
Dans un message interne consulté par l’AFP, le PDG du groupe, Pierre Louette, et Mme Revel de Lambert ont précisé que la recapitalisation interviendrait « d’ici [à] la fin du mois de novembre » par le biais d’Ufipar, une holding contrôlée par LVMH. Cette opération, qui « permettra de combler [les] pertes passées et de reconstituer [les] capitaux » propres, « traduit le soutien constant de l’actionnaire envers Le Parisien », ajoutent les deux dirigeants.
LVMH avait déjà renfloué, en 2018, son groupe de médias Les Echos-Le Parisien à hauteur de 83 millions d’euros, puis Le Parisien-Aujourd’hui en France pour 65 millions d’euros, en 2022.
Des inquiétudes persistantes
Alors que le quotidien fait l’objet de rumeurs de vente depuis plusieurs mois, cette recapitalisation était très attendue, notamment par les salariés, compte tenu des pertes du journal, qui ont atteint quelque 30 millions d’euros en 2024. Mais « on nous promet derrière une restructuration, donc de nouveaux efforts », avait déclaré, début novembre à l’AFP, Aymeric Renou, délégué syndical SNJ (Syndicat national des journalistes) du journal.
Le Parisien, dans le giron de LVMH depuis 2015, vient de connaître un plan de réorganisation pour accélérer la transition numérique, avec la suppression de près de 40 postes. Cela « menace la qualité éditoriale », avaient estimé les salariés, actuellement au nombre de 390 équivalents temps plein, dont 349 journalistes.
Dans une motion adoptée mardi en assemblée générale, les salariés ont exigé que la direction « garantisse que les services soient correctement dimensionnés, avec des conditions de travail acceptables ». Ils ont aussi rappelé leur attachement « au maintien d’un titre de presse d’information nationale et locale composé de journalistes indépendants », à l’approche de « l’échéance cruciale des élections municipales ».
Le 15 octobre, LVMH avait déjà demandé à M. Louette de présenter un plan stratégique pour ramener le titre à l’équilibre, selon le compte rendu d’un participant à une réunion du comité de groupe du géant du luxe. La direction de LVMH avait assuré que l’option d’une vente n’était pas à l’ordre du jour, mais qu’elle ne pouvait être exclue s’il n’y avait pas de consensus sur la mise en place de ce plan de réduction des pertes, selon le même document.
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Depuis septembre, les journalistes du troisième quotidien le plus diffusé en France s’inquiètent d’un éventuel projet de vente au milliardaire conservateur Vincent Bolloré. Lors du comité de groupe du 15 octobre, LVMH a assuré que cela restait une rumeur, affirmant qu’il n’y avait pas de processus en cours, selon le compte rendu. Deux journées de grève avaient eu lieu fin septembre, pour s’opposer à une éventuelle vente du quotidien au groupe Bolloré et exiger l’embauche de 17 CDI pour combler des départs.

