
Voilà un intérim qui pourrait durer. Le Forum économique mondial – ou World Economic Forum (WEF) – a annoncé, vendredi 15 août, avoir nommé comme coprésidents par intérim Larry Fink, le PDG du champion mondial de la gestion d’actifs BlackRock, et André Hoffmann, vice-président des laboratoires suisses Roche. L’organisateur du célèbre cénacle, qui réunit les élites mondiales chaque année, en janvier, à Davos, dans les Alpes suisses, est dans la tourmente depuis le départ forcé de son fondateur, Klaus Schwab, âgé de 87 ans, le 20 avril.
Peter Brabeck-Letmathe, l’ancien patron de Nestlé, avait été désigné dans un premier temps pour assurer l’intérim. Le fait que, quatre mois plus tard, l’homme d’affaires soit écarté au profit d’un tandem helvético-américain traduit deux mouvements, selon les bons connaisseurs de l’institution genevoise. D’abord, un retour d’influence de M. Schwab. La figure tutélaire avait été écartée manu militari après une série de lettres anonymes l’accusant, lui et son épouse, d’avoir notamment confondu les fonds du WEF avec leur porte-monnaie.
Vendredi, le WEF a affirmé que, à l’issue d’une investigation menée par une firme indépendante, « il n’exist[ait] aucune preuve de mauvais comportement significatif de la part de Klaus Schwab », et pas davantage concernant son épouse, Hilde Schwab, qui a « soutenu le Forum pendant cinq décennies sans aucune rémunération ». Un communiqué en forme de mea culpa, évoquant des « irrégularités mineures » et un « flou » entre leurs dépenses personnelles et les opérations du Forum qui reflète plus un « engagement intense » que des malversations.
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