Antoine Lescure, modeste rétameur auvergnat, a longtemps arpenté les villages pour réparer casseroles et gamelles en étain. En 1857, il ouvre un atelier de ferblanterie. Moins de deux siècles plus tard, ses descendants sont toujours propriétaires de l’entreprise, rebaptisée SEB, devenue le leader mondial du petit électroménager (Tefal, Calor, Moulinex, Rowenta…). Un destin exemplaire qui n’a pas empêché le groupe lyonnais d’être rattrapé par ses origines : lundi 6 octobre, il il s’est « rétamé », en chutant lourdement en Bourse, après la publication d’un avertissement sur ses résultats. Le deuxième depuis le mois de juillet.

L’action SEB a clôturé en chute de 21 %. Une déroute venue sanctionner une nette révision à la baisse de ses prévisions pour l’année. Le groupe blâme à la fois une « activité moins soutenue qu’anticipé en Europe » et un « attentisme » du côté des Etats-Unis. Des déconvenues que la reprise de l’activité en Chine, où SEB réalise 25 % de son chiffre d’affaires, ne suffit pas à compenser.
Ajuster le maillage industriel
Jusqu’à présent, l’industriel vantait son modèle économique aussi résistant que du Teflon grâce à une diversification tous azimuts, que ce soit entre les pays, de la Chine à l’Amérique latine, les catégories, des poêles aux fers à repasser, et les marchés, professionnels ou grand public. La guerre commerciale de Donald Trump, suivie d’une appréciation de l’euro, a-t-elle déréglé cette belle machine ? SEB va devoir ajuster son maillage industriel mais jusqu’où ? Alors qu’une vingtaine d’usines du groupe, sur plus de 45, sont localisées dans l’Hexagone, la compétitivité du « made in France » reste déterminante.
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