Un mois après l’élection présidentielle au Venezuela, le pays, déjà sous haute tension, s’enlise dans une crise politique sans précédent. Attendue depuis 2018, cette élection s’est tenue dans un contexte particulièrement incertain, marqué par l’invalidation de la candidature de la leader de l’opposition, Maria Corina Machado, et le rejet de la mission d’observation électorale de l’Union européenne, pourtant prévue par l’accord de la Barbade.

Depuis la proclamation de la victoire de Nicolas Maduro par le Conseil national électoral (CNE) le 28 juillet, les appels au respect de l’intégrité électorale se sont multipliés au Venezuela comme à l’étranger. La situation du pays est extrêmement tendue et les violations des droits humains se multiplient.

La répression aurait entraîné une trentaine de morts et près de 2 400 arrestations, dont quatre journalistes inculpés pour « terrorisme ». Les atteintes à la liberté d’expression ont pris une nouvelle ampleur début août avec la suspension du réseau social X, accusé d’avoir orchestré une tentative de « coup d’Etat cyberfasciste criminel ». Ces actions répressives renforcent les lourdes suspicions de fraude pesant sur l’élection.

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Alors que le régime Maduro est soutenu par la Russie, la Chine, Cuba et l’Iran, la communauté internationale a majoritairement contesté les résultats, y compris des leaders latino-américains historiquement proches de Maduro, comme les présidents Lula au Brésil et Petro en Colombie, ou encore Lopez Obrador au Mexique. Face aux pressions, Nicolas Maduro a renvoyé le soin de confirmer l’élection à la Cour suprême du Venezuela, dont l’indépendance et l’impartialité sont contestées. Sans surprise, la Cour a validé sa réélection.

Une proposition de résolution

Aucune décision ne peut remplacer la souveraineté populaire. Seule la publication des procès-verbaux permettrait de garantir le respect de l’intégrité électorale. Nicolas Maduro cherche à jouer la montre, comme il sait le faire, en réprimant et décrédibilisant l’opposition. Il compte aussi sur l’épuisement de la communauté internationale, sursollicitée par le contexte géopolitique marqué par la guerre en Ukraine et au Proche-Orient, et sur l’attentisme des Etats-Unis du fait de la prochaine élection présidentielle.

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Ne laissons pas l’histoire se répéter. Car, si la situation actuelle persiste, ce sont 4 millions de Vénézuéliens qui pourraient s’ajouter aux 7,7 millions qui ont déjà quitté leur pays, déstabilisant ainsi toute la région, y compris nos départements et territoires d’outre-mer. Un mois après l’élection, ne laissons pas le Venezuela tomber dans l’oubli. Le peuple vénézuélien a plus que jamais besoin de la communauté internationale pour rétablir la démocratie.

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