Volodymyr Zelensky a dévoilé ce mercredi 16 octobre, devant les députés ukrainiens, son « plan de victoire » pour battre la Russie.
Assurant qu’aucun territoire ne serait cédé à l’ennemi, il a demandé aux Occidentaux de redoubler d’efforts.
Avant même la fin du discours de Zelensky, le Kremlin a balayé d’un revers de la main cette proposition.

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Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a dévoilé ce mercredi 16 octobre son « plan de victoire », à l’occasion d’un discours très attendu dans lequel il a exclu toute concession territoriale à la Russie et appelé l’Occident à renforcer son aide. Autant de lignes rouges pour Moscou qui a immédiatement repoussé les propositions du dirigeant ukrainien (nouvelle fenêtre) visant notamment à obtenir le déploiement de moyens de dissuasion non nucléaire en Ukraine et une invitation à rejoindre l’Otan.

Zelensky veut forcer la Russie à participer à un sommet de la paix

Après des mois de préparation en secret et une tournée européenne expresse, Volodymyr Zelensky (nouvelle fenêtre) a présenté son plan au Parlement, censé aboutir à une « fin juste et rapide » courant 2025, rejetant l’idée de céder des territoires à Moscou en échange de la paix, malgré un manque critique d’hommes et de ressources. « La Russie doit perdre la guerre contre l’Ukraine. Il ne peut y avoir de gel du front. Il ne peut y avoir d’échange concernant le territoire de l’Ukraine ou sa souveraineté », a-t-il dit.

Kiev et ses alliés doivent « forcer la Russie à participer à un sommet de la paix », a-t-il insisté, en référence à un sommet qu’il aimerait organiser en novembre, mais dont la date reste incertaine. La Russie sera invitée, contrairement à une première édition en juin. Pour le président ukrainien, il s’agit de donner à Moscou le choix entre « un processus diplomatique honnête », ou faire face aux moyens de dissuasion militaire qu’aura l’Ukraine grâce à l’Occident.

Le seul plan de paix qui puisse être, c’est la compréhension par le régime de Kiev que sa politique est sans perspective.

Dmitri Peskov, porte-parole du Kremlin

Pour cela, il réclame à ses alliés occidentaux des moyens de dissuasion (nouvelle fenêtre) non nucléaires, la capacité de frapper en profondeur le territoire russe et une invitation à rejoindre l’Otan. « L’Ukraine propose de déployer sur son territoire un ensemble complet de mesures de dissuasion stratégique non nucléaires, qui sera suffisant pour protéger l’Ukraine de toute menace militaire de la part de la Russie », a-t-il dit mercredi. Ce point est détaillé dans une « annexe secrète » qui a été présentée aux États-Unis, au Royaume-Uni, à la France, à l’Italie et à l’Allemagne.

Zelensky a de nouveau réclamé la levée des « restrictions sur l’utilisation des armes à longue portée sur l’ensemble du territoire ukrainien occupé par la Russie et sur le territoire russe », ainsi que la poursuite de l’aide occidentale pour former et équiper « des brigades de réserve des forces armées ukrainiennes ». Les Occidentaux refusent pour le moment d’autoriser Kiev à utiliser librement en territoire russe les missiles qu’ils livrent, craignant une escalade, alors que Vladimir Poutine brandit, lui, plusieurs fois la menace d’un recours à l’arme nucléaire.

L’Ukraine doit « se réveiller », selon la Russie

Ce « plan de victoire » sera présenté ce jeudi à un sommet de l’UE par Volodymyr Zelensky en personne, l’occasion de demander d’inviter l’Ukraine à rejoindre l’Otan, même si l’adhésion en elle-même peut se faire plus tard. « Le premier point est une invitation de l’Otan, dès maintenant. Poutine doit voir que ses calculs géopolitiques sont perdants », a-t-il déclaré, la Russie ayant déclenché son invasion en février 2022 notamment pour empêcher un rapprochement entre Kiev et l’Alliance atlantique.

Le Kremlin a immédiatement rejeté le plan de victoire, appelant l’Ukraine à « se réveiller ». « Le seul plan de paix qui puisse être, c’est la compréhension par le régime de Kiev que sa politique est sans perspective et qu’il est nécessaire de se réveiller », a affirmé à la presse le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov.

Les forces ukrainiennes reculent depuis des mois dans le Donbass, dans l’est de l’Ukraine, dont la conquête est la « priorité » de Vladimir Poutine, qui avance sans compter ses pertes et dispose de réserves de munitions bien supérieures à son ennemi. Le président ukrainien cherche à reprendre la main, notamment grâce à une offensive lancée dans la région russe de Koursk en août, à la frontière entre l’Ukraine et la Russie.

Si l’opération a certes été une humiliation pour la Russie, sur le plan militaire, elle n’a pas fait faiblir les assauts russes dans le Donbass. Cette dernière a encore revendiqué ce mercredi la conquête du village de Nevské dans la région de Lougansk, et celui de Krasniï Yar, à une douzaine de kilomètres de Pokrovsk, nœud stratégique ukrainien que Moscou tente de conquérir.


Zoe SAMIN avec l’AFP

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