Dans le centre d’accueil d’urgence de la province de Sour, dans le sud du Liban : « On n’avait jamais eu aussi peur »

Des volontaires ont été mobilisés dans le centre d’accueil d’urgence de l’union des municipalités de la province de Sour pour accueillir une nouvelle vague de déplacés du Liban sud. En quelques heures, 36 familles, soit un total de 150 personnes, se sont présentées au centre, situé dans la ville de Sour.

« C’est le nombre de personnes que nous avons reçues en quatre heures. C’est beaucoup. Dans une journée normale, nous enregistrons trois, quatre familles », dit Mortada Mehenna, chargée de la cellule d’accueil d’urgence pour les déplacés. Les familles arrivées aujourd’hui viennent de Zibqine, Yater, Bint Jbeil, Leili… des villages visés par les frappes préemptives menées par Israël, dimanche matin.

Jamila, 38 ans, a fui Zibqine avec ses deux fils de § et 8 ans. « On n’avait jamais eu aussi peur. C’est la première fois qu’ils bombardent aussi intensément. Il y a eu des bombardements de 3 heures du matin à 11 heures, dont une phase très intense pendant une heure à une heure et demie. Des incendies se sont déclarés dans les champs qui entourent le village. Tout était en flammes », dit cette mère libanaise.

Elle était l’une des dernières familles restée dans le village de Zibqine. « Tous nos voisins sont partis depuis longtemps », poursuit-elle. Elle compte rester une nuit dans l’une des cinq écoles mises à disposition par la municipalité de Sour pour les déplacés du Liban sud. « On avisera demain s’il est possible de rentrer », dit-elle. Elle a de la famille à Majd El-Salem, un autre village du Liban sud, mais la zone est également soumise à de fréquents bombardements.

Les déplacés qui sont enregistrés au centre d’accueil de Sour – plus de 28 000 personnes sur 102 000 au total répertoriées par l’Organisation internationale pour les migrations – sont accueillis dans ces cinq écoles ou dans leurs familles. Des kits sont donnés aux familles comprenant des matelas, des couvertures, de la nourriture et de l’eau. « Des ONG apportent aussi un soutien, mais sur les 51 ONG enregistrées seules 5 sont réellement actives. Les autres n’interviendront que quand la situation se détériorera. Quand la situation est calme, nous recevons peu d’aides alors que nous accueillons des milliers de familles depuis des mois désormais », déplore M. Mehanna.

Hélène Sallon (Beyrouth, correspondante)

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