Controverse en Israël, après une pétition d’artistes contre la guerre à Gaza
Une pétition d’artistes appelant à mettre fin à la guerre dans la bande de Gaza suscite une vive controverse en Israël. « En tant qu’hommes et femmes de culture et d’art en Israël, nous nous retrouvons, contre notre volonté et nos valeurs, complices – en tant que citoyens israéliens – de la responsabilité des événements horribles dans la bande de Gaza », dévastée par la guerre et menacée de famine, affirme le texte, publié dimanche dans les médias israéliens, et signé par près d’un millier d’artistes. « Arrêtez la guerre. Libérez les otages », plaident les signataires.
Des artistes de tous les horizons figurent parmi les signataires, dont les écrivains Zeruya Shalev, Etgar Keret, les chanteuses Achinoam Nini et Chava Alberstein, le chorégraphe Ohad Naharin et les réalisateurs Nadav Lapid et Shlomi Elkabetz. Le texte est aussi signé par le célèbre écrivain David Grossman, qui a qualifié de « génocide » la guerre menée à Gaza, dans une interview publiée le 1er août par le quotidien italien La Repubblica.
Une partie du monde de la culture s’est insurgée contre l’initiative, et dans une réaction furieuse sur X, le ministre de la culture israélien, Miki Zohar, a demandé aux pétitionnaires de se « rétracter ». Il les a appelés à « prendre exemple » sur d’autres artistes, dont le célèbre chanteur et acteur Idan Amedi et l’actrice Moran Atias, « qui incarnent la lucidité et le patriotisme israélien que, malheureusement, [ils] [ont] perdus depuis longtemps ». Connu pour son rôle dans la série Fauda, Idan Amedi a qualifié les artistes protestataires de « diffuseurs de fake news », leur reprochant d’être « déconnectés » des réalités de la guerre. « Entrez un moment dans un tunnel. Combattez ne serait-ce qu’un jour comme des dizaines de milliers de réservistes – et ensuite, signez des pétitions », a-t-il écrit sur les réseaux sociaux.
Idan Amedi a été grièvement blessé, le corps brûlé, en janvier 2024 à Gaza, où il combattait comme réserviste. « Il n’existe aucune autre armée au monde qui opère dans un espace aussi densément peuplé avec un nombre de victimes civiles aussi minime », a-t-il déclaré affirmant que « dans chaque maison de Gaza, il y a de la propagande antisémite ». Moran Atias a, de son côté, dénoncé sur la chaîne publique Kan, le fait que la pétition ne critiquait pas le Hamas, qui n’est pas mentionné.