- La semaine dernière les prix des carburants à la pompe ont augmenté, jusqu’à 8,3 centimes par litre pour le gazole.
- Conséquence du conflit au Proche-Orient mais aussi d’une hausse des déplacements routiers aux États-Unis.
- Toutefois, l’Union française des industries pétrolières mise sur une hausse des prix contenue cet été.
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Guerre Israël-Iran : les États-Unis ont frappé
Le conflit au Proche-Orient aura-t-il des conséquences sur le prix du carburant à la pompe ? Il semblerait qu’il en ait déjà. Selon les données du gouvernement (nouvelle fenêtre) qui publie toutes les semaines l’évolution des prix des carburants à la pompe, les prix ont augmenté la semaine dernière (du 16 au 22 juin), par rapport à la semaine précédente. Ainsi, avec un coût de 1.6988 euro par litre le SP95 – E10 a augmenté de 2,9 centimes d’euro par litre. Le gazole a pris 8,3 centimes, un litre coûtait la semaine dernière 1.6402 euro. Le prix du baril de Brent (utilisé comme base pour fixer le prix du brut sur les marchés boursiers) a lui subi une hausse de 7,8 dollars, pour se fixer à 77,3 dollars. Fin mai il coûtait à peine 60 dollars.
Une hausse du prix du baril « relativement limitée »
« Nous nous attendions à une hausse significative. À ce niveau de prix, l’augmentation du baril est complètement répercutée à la pompe »
, a indiqué au Parisien
(nouvelle fenêtre) Olivier Gantois, le président de l’Union française des industries pétrolières (Ufip). « Dans le contexte actuel, il n’y a pas de raison que les prix refluent à la pompe »
, ajoute-t-il, pointant du doigt le conflit au Proche-Orient, mais aussi la « driving season » aux États-Unis, période allant de mai à septembre au cours de laquelle les Américains effectuent de nombreux déplacements en voiture, avec un impact sur la consommation mondiale.
« Si l’essence a moins augmenté c’est parce qu’elle était très chère depuis quelques semaines à cause de la consommation américaine »,
dopée à l’approche des grands trajets des vacances d’été, a précisé Olivier Gantois à l’AFP. La hausse observée sur le gazole, conséquence d’une hausse de 10 dollars du prix du baril, reste « relativement limitée »
, a-t-il estimé. Il souligne que le prix du baril revient dans une fourchette comprise entre 75 et 85 dollars, où il se situait jusqu’en mars dernier, avant l’annonce par l’administration américaine de la hausse des droits de douanes. « C’est comme si les 10 dollars que le marché avait perdus début avril avaient été regagnés le 13 juin, à la suite de l’attaque d’Israël sur l’Iran »
, a-t-il commenté, signe selon lui que les marchés pétroliers « ne croient pas dans un problème majeur d’approvisionnement pétrolier au niveau mondial »
.
La fermeture de détroit d’Ormuz ferait tout basculer
Les frappes aériennes des États-Unis pourraient se traduire cette semaine par une nouvelle hausse de « un ou deux centimes »
à la pompe, conséquence de la montée du baril de brut de deux dollars supplémentaires, a expliqué Olivier Gantois. « Je pense que les prix qu’on a actuellement vont rester stables jusqu’à l’été […]. On pourrait très bien avoir des marchés qui restent à ces niveaux-là malgré les conflits militaires au Moyen-Orient »
, avait-il déclaré ce lundi matin sur RMC.
Les prix pourraient en revanche augmenter considérablement si l’Iran fermait le détroit d’Ormuz, au large des côtes iraniennes, par lequel transite un cinquième de la production mondiale de pétrole. C’est le souhait du Parlement, mais le Conseil suprême de sécurité nationale de l’Iran, seul habilité à prendre cette décision, n’a pas donné suite. « L’Iran produit trois millions de barils par jour, il en consomme la moitié, il en exporte la moitié, ils passent tous par »
le détroit d’Ormuz, « ainsi que la plupart des exportations des pays voisins. L’Iran dépend économiquement de ces flux pétroliers »
, a également souligné le président de l’Ufip.