L’accord de cessez-le-feu durement négocié entre Israël et le Hamas, entré en vigueur dimanche 19 janvier, représente un immense soulagement pour les otages israéliens et leurs familles, qui ont vécu l’enfer, ainsi que pour la population de la bande de Gaza, qui vit dans un territoire dévasté devenu invivable au fur et à mesure des bombardements israéliens. La première interrogation au lendemain de cet accord est de savoir si ses différentes phases seront respectées. Cela permettrait ainsi d’envisager un avenir politique pour les Palestiniens, seule condition pour sortir de l’enfer dans lequel se trouve le Proche-Orient depuis le début de la guerre quinze mois auparavant, mais, en réalité, depuis des dizaines d’années.

La dernière séquence, ouverte par le drame du 7 octobre 2023, oblige à repenser l’avenir des Palestiniens qu’Israël et les Etats-Unis avaient voulu faire disparaître au nom d’une soi-disant realpolitik. Donald Trump, lors de son premier mandat [2017-2021], avait proposé son « deal du siècle », à savoir la normalisation des relations des pays arabes avec Israël. Quatre pays avaient alors accepté de signer ces accords, les Emirats arabes unis, Bahreïn, le Maroc et le Soudan, mais à condition qu’Israël s’engage à suspendre la politique d’annexion des colonies en Cisjordanie. Or non seulement la colonisation n’a pas cessé, mais elle s’est, au contraire, accélérée, et le comportement des colons est de plus en plus violent à l’encontre des Palestiniens.

Les attaques du 7 octobre 2023 ont perturbé ce processus auquel l’Arabie saoudite devait se joindre. Le prince héritier, Mohammed Ben Salman, a en effet vu son projet, l’économie l’emportant sur le politique, remis en question et le sujet palestinien revenir en effet boomerang. Sa priorité est le développement de l’économie du royaume et sa diversification, pour laquelle il a besoin d’investissements importants. D’où son intérêt à envisager la normalisation avec l’Etat hébreu.

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