
Promise depuis 2017 par Emmanuel Macron, lors de son discours à Ouagadougou, au Burkina Faso, la loi-cadre sur les restitutions de biens acquis par la France dans des conditions abusives avait été maintes fois repoussée. Au point que, avec un brin de fatalisme, on l’imaginait perdue dans les limbes. D’après les informations du Monde, le projet de loi qui vise à modifier le code du patrimoine pour les biens entrés dans les collections nationales de manière illicite sera enfin examiné en première lecture au Sénat, le 24 septembre.
Il était temps, car les demandes de restitution s’empilent. Dès la publication, en 2018, du rapport Sarr-Savoy sur le sujet, plusieurs pays africains se sont mobilisés. Le Sénégal réclame 10 000 objets, l’Ethiopie 3 000, le Tchad 10 000, et la Côte d’Ivoire 148 pièces, parmi lesquelles le tambour parleur Djidji Ayôkwé, dont le retour fait l’objet d’une loi d’espèce. Si l’Afrique est en première ligne, d’autres Etats appellent au retour d’objets d’origine illicite. L’Italie réclame ainsi depuis 2022 sept objets archéologiques probablement pillés au début des années 1980, acquis par le Louvre. Le Népal a adressé des demandes pour deux sculptures achetées en 1985 et 1986 par le Musée Guimet.
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