L’Assemblée nationale examinait ce jeudi une motion de censure déposée par La France insoumise et des députés de gauche pour faire tomber le gouvernement Bayrou.
Le Parti socialiste, après avoir obtenu plusieurs engagements, a décidé de ne pas censurer.
Ce qui a provoqué l’ire de ses alliés insoumis.

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Le gouvernement de François Bayrou

Nouvelles fissures au sein du Nouveau Front populaire (NFP). Pour la première fois depuis les élections législatives de juillet 2024, l’ensemble du bloc de gauche ne tient pas la même position sur un vote majeur. Ce jeudi, l’Assemblée nationale examinait la motion de censure de La France insoumise (LFI) et de députés de gauche afin de faire tomber le gouvernement de François Bayrou dès sa déclaration de politique générale. Mais le Parti socialiste, après plusieurs jours d’hésitation, a décidé de ne pas la voter, faisant valoir plusieurs victoires dans la négociation avec l’exécutif.

Une position qui n’a pas manqué de faire bondir La France insoumise. Les socialistes « sont dans une majorité sans participation au gouvernement », estime le président LFI de la commission des Finances devant la presse. « C’est un renversement d’alliance, c’est ça qui est en train de se faire du côté du Parti socialiste. C’est incompréhensible qu’un mouvement qui a été élu sur la base du Nouveau Front populaire permette au ‘macronisme’ de survivre. Je n’attendais pas ça. »

« Le PS capitule », estime Jean-Luc Mélenchon

Jean-Luc Mélenchon, fondateur de LFI, n’a pas non plus mâché ses mots. « Le PS fracture le NFP », a-t-il accusé dans un post sur X (nouvelle fenêtre). « Il capitule seul. » Plus tôt dans la journée, le triple candidat à l’élection présidentielle avait dénoncé un « enfumage permanent » des mesures obtenues par les socialistes, et avait enjoint la veille Olivier Faure (nouvelle fenêtre) à « sortir de cet isolement qui divise le NFP ».

« Les socialistes se mettent en retrait du Nouveau Front populaire, de son programme et de ce que nous portons », estime de son côté la députée LFI Clémence Guetté au micro de LCI (voir vidéo en tête de cet article). « On défend l’abrogation de la réforme des retraites (nouvelle fenêtre) à 64 ans. Les socialistes sont allés négocier, […] ils n’ont obtenu aucune victoire et ils ne censurent toujours pas. Ce sont eux qui se mettent aujourd’hui en retrait. »

Quelques minutes plus tôt, dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale, le Premier secrétaire du PS Olivier Faure avait directement interpellé LFI, en défendant « une gauche qui propose et avance ». « Nous n’avons pas la négociation honteuse », avait-il lancé. « C’est notre honneur d’avoir évité des mesures qui ont un impact direct sur le pouvoir d’achat. » Les frictions avec LFI, elles, n’ont pu l’être.


I.N

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