Le ministre de l’économie, Roland Lescure, à l’Assemblée nationale, le 4 novembre 2025.

La France n’a aucun problème pour se financer sur les marchés et n’a « pas besoin » d’un emprunt « forcé » auprès des plus aisés, a affirmé, mercredi 26 novembre, le ministre de l’économie, Roland Lescure, en réaction à un dispositif proposé par les sénateurs socialistes dans le budget.

« Le ministre des finances, quand il se lève le matin, il a quand même pas mal de problèmes à régler. Heureusement, il y en a un qui ne lui pose pas de problème, c’est le financement de la dette », a déclaré M. Lescure sur France Inter, avant d’ajouter : « Aujourd’hui, les gens continuent à prêter à la France, et c’est tant mieux. Donc a priori pas besoin d’un emprunt, qui plus est forcé (…) Surtout, s’il est forcé, je pense que cela ne donnerait pas forcément un message très positif. »

Plusieurs amendements socialistes au projet de loi de finances pour 2026, mis en avant par le quotidien Les Echos, proposent d’instaurer un emprunt obligatoire à taux zéro, pour environ 20 000 des contribuables les plus aisés. « Ce n’est pas une taxe, ce n’est pas un impôt. C’est du patriotisme fiscal, certes obligatoire, mais qui ne va impacter qu’à la marge les plus grandes fortunes », a plaidé auprès de l’Agence France-Presse (AFP) le président du groupe socialiste au Sénat, Patrick Kanner, ravi de voir que cette proposition « interpelle » le gouvernement.

« Pas de problème de financement »

« C’est une contribution exceptionnelle, de l’argent frais qui rentre et qu’on n’ira pas emprunter sur les marchés à des taux élevés », a ajouté le sénateur (PS) du Nord, qui a peu d’espoirs de voir sa proposition adoptée au Sénat mais qui mise sur son retour par la suite dans la discussion parlementaire. La proposition pourrait rapporter entre 6 et 15 milliards d’euros en fonction des critères retenus, selon lui. Elle « concernerait 0,05 % des foyers fiscaux », a-t-il calculé.

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Un amendement identique a été déposé au Sénat par le groupe écologiste. Les débats démarrent jeudi sur le projet de loi de finances, rejeté par l’Assemblée en première lecture. « Que les socialistes soient nostalgiques des années Mitterrand, je le comprends. La dernière fois qu’on a fait ça, c’était le gouvernement Mauroy en 1983. Qu’on puisse examiner toutes les formes (…) créatives, innovantes, de financement de la dette de l’Etat, pourquoi pas ? Mais attention, aujourd’hui, je n’ai pas de problème de financement. Je ne compte pas en avoir l’année prochaine non plus », a réagi M. Lescure.

Le Monde avec AFP

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