Les Parisiens célèbrent leur victoire contre le FC Barcelone au stade olympique Lluis-Companys en quarts de finale retour de Ligue des champions, le 16 avril 2024.

Cette fois, le Paris Saint-Germain (PSG) tient sa revanche. Mieux encore : sa propre « remontada ». Sept ans après le traumatisme d’une élimination honteuse au Camp Nou, le PSG a obtenu sa qualification pour le dernier carré de la Ligue des champions en corrigeant le FC Barcelone (4-1), mardi 16 avril, dans son stade olympique Lluis-Companys, après avoir perdu le match aller au Parc des Princes (2-3).

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Depuis le 8 mars 2017 et cette fameuse « remontada », Paris avait pourtant tourmenté le Barça à maintes reprises. Il l’avait déjà éliminé, en huitièmes de finale de l’édition 2021, après une claque et un triplé magistral de Kylian Mbappé au Camp Nou (4-1). Le club de la capitale avait chipé à son homologue catalan ses meilleurs joueurs ces dernières années – Neymar, Lionel Messi, Ousmane Dembélé – et participé en coulisses, à l’écroulement de la Superligue, projet porté entre autres par le Barça en 2021.

Mais dès que le PSG s’approchait ces dernières saisons des sommets de la Ligue des champions, une forme de fragilité psychologique faisait inexorablement son retour, telles des répliques du séisme de 2017. Il manquait à Paris quelque chose, ou plutôt quelqu’un, pour vaincre le signe indien. Luis Enrique, tourmenteur du club de la capitale en son temps, est donc parvenu à réitérer cet exploit sur le banc du PSG.

Sa méthode, déjà éprouvée à l’époque, a de nouveau fonctionné. « Nous sommes convaincus que nous allons renverser la situation », avait prévu l’entraîneur du PSG avant ce match retour. Ces derniers jours, l’Asturien a su planter dans la tête de ses joueurs la graine de l’exploit, de sorte que ces derniers sont apparus détendus, malgré le revers du match aller et l’importance du rendez-vous à venir.

Dembélé répond aux supporteurs barcelonais

L’Asturien s’est refusé à « être stupide et choisir une remontada plutôt qu’une autre ». Lui, l’ancien joueur et entraîneur du Barça, ne contestera pourtant pas avoir vécu un grand moment en fin de match. Un instant qui rappelait la photographie du 8 mars 2017 : la joie des 3 000 Parisiens présents dans le parcage visiteur du stade olympique contrastait avec la consternation sur les visages des Culers – les supporteurs barcelonais –, au moment du but inscrit en toute fin de match par Kylian Mbappé (1-4, 89e).

Avant cet épilogue rêvé, synonyme de qualification, il y avait donc eu un flirt avec le vide et un déficit de deux buts à rattraper après l’ouverture du score de Raphinha, sur la première offensive catalane du match (1-0, 12e). « Même après le but encaissé, on s’est relevés. On est restés calmes », a analysé Vitinha après la rencontre sur Canal+. Le PSG n’a donc pas cessé d’y croire, mais il faut parfois un coup de pouce du destin pour renverser une situation mal engagée.

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Il s’est matérialisé par le carton rouge de Ronald Araujo, coupable d’une faute sur Bradley Barcola en position de dernier défenseur (29e). « Sans l’expulsion, je pense qu’on aurait quand même remporté le match », a assuré Luis Enrique. « Non. Je ne suis pas d’accord. L’arbitrage a été bizarre pour ne pas utiliser d’autres mots. Nous avons été meilleurs que le PSG à onze contre onze », lui a répondu Xavi, l’entraîneur du Barça, exclu pour protestation en deuxième période (56e) par Istvan Kovacs, l’arbitre de la rencontre.

Durant plus d’une heure, le PSG a donc évolué en supériorité numérique et en a profité pour égaliser à la suite de la passe décisive du très bon Barcola pour Ousmane Dembélé, de nouveau buteur contre son ancien club (1-1, 40e). Ce dernier a été sifflé tout le match par les supporteurs barcelonais, qui avaient brûlé son maillot et distribué des billets à son effigie où était inscrit le mot « Judas », avant la rencontre.

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Son titre d’homme du match aurait tout autant pu être décerné à Vitinha. Le Portugais est le patron du milieu parisien. Il donne le tempo, harangue ses partenaires et place parfois des frappes aussi soudaines qu’inarrêtables, comme celle qui a trompé Marc-André ter Stegen (1-2, 54e). Moins de cinq minutes plus tard, Dembélé obtenait un penalty pour une faute de Joao Cancelo dans la surface de réparation.

Mbappé veut « gagner la Ligue des champions avec Paris »

Très critiqué après le match aller, Mbappé s’est avancé pour le transformer sans trembler (1-3, 61e). Le Bondynois savait qu’il disputait mardi, en cas d’élimination, son dernier match de Coupe d’Europe avec Paris. Souvent hors du coup ces dernières semaines, il n’a pas tout réussi sur la pelouse du stade olympique. Mais comme tout le monde le pressentait et l’attendait, c’est lui qui a qualifié le PSG de son doublé.

Malgré quelques frayeurs en fin de match et les sauvetages de Barcola (63e) et Marquinhos (73e) devant un Ferran Torres qui s’apprêtait à envoyer les deux équipes en prolongations, l’aventure se poursuit pour Paris et Mbappé. Deux ères continuent de s’entrechoquer. Celle incarnée par Mbappé, amenée à s’achever à la fin de la saison. Et celle de Luis Enrique, qui débute de la meilleure des manières, puisque le club de la capitale peut encore réaliser le triplé en remportant la Ligue 1, la Coupe de France et la Ligue des champions.

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Les légers différends apparus ces dernières semaines entre les deux hommes se sont évaporés mardi dans l’extase de cette « remontada » parisienne. Luis Enrique a loué le travail de son attaquant au pressing, « leader indiscutable de l’équipe sur cet aspect ». Quant à Mbappé, il a réaffirmé son envie de « gagner la Ligue des champions avec Paris », en réponse à qui voulait bien croire qu’il se projetait déjà au Real Madrid, où il est attendu la saison prochaine.

Paris rejoint donc le dernier carré de la Ligue des champions pour la première fois depuis 2021 et son élimination, à l’époque, face à Manchester City. Cette fois, Paris a été plus chanceux au tirage au sort et affrontera le Borussia Dortmund, qui a de son côté renversé l’Atlético de Madrid (4-2), en demi-finales. Lors de la phase de groupes, le PSG avait terminé 2e, derrière le club allemand. Beaucoup de choses ont changé depuis et le 16 avril 2024 pourrait désormais aider le club de la capitale à gravir de nouveaux sommets.

Les Parisiens affronteront le Borussia Dortmund

Aux portes de la finale, un adversaire connu se dressera face au PSG : le Borussia Dortmund. Battus par les Parisiens en huitième de finale de l’édition 2019-2020 de la Ligue des champions, les Allemands étaient surtout dans le même groupe que Kylian Mbappé et ses coéquipiers cette saison. En deux confrontations, le PSG l’a emporté à domicile (2-0), puis a concédé le nul au match retour (1-1).

Pour se donner une nouvelle chance face au club de la capitale, le Borussia Dortmund a lui aussi dû se sortir d’une situation mal engagée en quarts de finale. Battu à l’aller par l’Atlético Madrid (2-1), le BVB a enchaîné les buts devant son public au retour pour l’emporter 4-2 (5-4 sur l’ensemble des deux matchs). Le héros de la soirée se nomme Marcel Sabitzer, auteur de la frappe de la victoire (74e). En face, le Français Antoine Griezmann regrettera sûrement longtemps de passer à côté d’un choc face au PSG, lui qui n’a encore jamais remporté la Ligue des champions.

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