L’ambassade du Qatar, rue de Tilsitt, dans le 8ᵉ arrondissement de Paris, en mai 2022.

A qui appartiennent les Champs-Elysées, cet axe historique de Paris, long de près de 2 kilomètres entre la place de la Concorde et l’Arc de triomphe, réputé dans le monde entier pour l’harmonie de ses lignes et ses boutiques haut de gamme ?

En cherchant dans les fichiers publics du cadastre, il apparaît que plus de 390 mètres de façades sur le 1,3 kilomètre que compte l’avenue sont la propriété du Qatar, ou plus exactement de familles ou de fonds qataris, soit plus de 20 % de « la plus belle avenue du monde ». Cette stratégie d’investissement massif a été poussée par des accords bilatéraux passés dans les années 1990 entre la France et le Qatar, qui accordent au pays et à ses concitoyens des avantages fiscaux exceptionnels, qui les exonèrent d’impôt sur les plus-values immobilières et sur les gains en capital.

L’émirat du Golfe, dont l’ambassade fait face à l’Arc de triomphe, a ainsi mis la main sur certains immeubles emblématiques de l’avenue, comme le « paquebot Art déco » (ex-Virgin Megastore) au numéro 52, acquis en 2012 par le fonds souverain Qatar Investment Authority, auprès de Groupama, pour plus de 500 millions d’euros et qui accueille aujourd’hui les Galeries Lafayette et un Monoprix. Ou encore le 103-111 de l’avenue des Champs-Elysées, acquis par le fonds souverain du Qatar auprès de la banque HSBC pour 440 millions d’euros en 2010. Son futur locataire ? La marque Louis Vuitton, pour un projet encore mystérieux – un hôtel était un temps évoqué – qui se lancera à l’issue de longs travaux, aujourd’hui dissimulés par une malle métallique géante au logo de la marque.

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