
L’AVIS DU « MONDE » – À NE PAS MANQUER
Aujourd’hui, pour refaire le monde, il faut se déplacer un peu. Le cinéaste portugais Pedro Pinho, né en 1977, auteur de documentaires et réalisateur de L’Usine de rien (2017), l’a bien compris : il installe son troisième long-métrage de fiction, Le Rire et le Couteau, l’un des plus beaux films cannois, dévoilé en mai à Un certain regard, en Guinée-Bissau, pays d’Afrique de l’Ouest devenu indépendant en 1974. Où l’on voit débarquer dès la première image un ingénieur portugais, Sergio (Sergio Coragem), sourire bienveillant au volant de sa voiture poussiéreuse.
Salarié d’une ONG, le trentenaire barbu est chargé d’étudier la faisabilité d’une route, ainsi que son impact sur un écosystème de rizières, avec sa communauté de villageois alentour. Mais, dès son arrivée, Sergio ressent une certaine pression : ses collègues occidentaux, qui vivent sur place, lui font comprendre qu’il doit rendre son rapport sans trop tarder, comme si d’autres enjeux dépassaient ce projet.
La question environnementale n’est que l’un des nombreux motifs de ce fabuleux film-fleuve (3 h 30), dont le récit avance comme un courant, sans jamais prévenir, le grain de la pellicule scintillant dans des plans solaires.
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