« Une nouvelle ère commence. » Gabriel Attal, premier ministre démissionnaire, a dû se rendre à l’évidence. Le résultat des élections législatives, dimanche 7 juillet, a précipité la chute du macronisme majoritaire et l’avènement d’un pouvoir parlementaire prêt à s’émanciper de la tutelle de l’exécutif. Le paysage politique poursuit sa recomposition alors que la percée sans précédent du Rassemblement national (RN) et de ses alliés au premier tour des élections législatives anticipées a finalement été enrayée par la mécanique du front républicain.

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L’Assemblée nationale se retrouve sans majorité, divisée en trois blocs de taille comparable, entre la gauche (182), la coalition présidentielle (168) et l’extrême droite (143). Les Républicains (LR), eux, résistent avec leurs 45 élus, malgré cette tripolarisation aux effets centrifuges.

Inédite sous la Ve République, cette configuration parlementaire est pourtant la norme dans de nombreuses démocraties parlementaires européennes, à l’instar de l’Allemagne, de l’Espagne, de l’Italie ou de la Belgique. « Le centre de gravité du pouvoir sera (…), désormais, plus que jamais, entre les mains du Parlement », a affirmé Gabriel Attal, enjoignant à la représentation nationale d’« inventer quelque chose de neuf, de grand, d’utile ». La coalition présidentielle ressort laminée d’une dissolution de l’Assemblée nationale qu’elle n’a pas digérée. Le parti présidentiel Renaissance revient au Palais-Bourbon avec 102 de ses élus, le MoDem avec 33 élus et Horizons avec 25 élus.

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A la surprise générale, l’alliance de la gauche, sous la bannière du Nouveau Front populaire (NFP), obtient le plus grand nombre de sièges dans l’Hémicycle, avec 182 élus. Après une campagne fondée sur la logique unitaire, bâtie dès le lendemain de la dissolution, au nom du barrage contre l’extrême droite, les rapports de force à gauche ont été profondément remaniés. La France insoumise (LFI) reste la formation la plus nombreuse avec 74 députés et trois dissidents. Mais le Parti socialiste est parvenu à doubler ses effectifs (59 élus). Les écologistes obtiennent 28 députés et les communistes 9.

Un autre exercice du pouvoir

Le NFP supplante le Rassemblement national (RN) qui s’attendait à ravir la place de première force politique à l’Assemblée. Dans ce scrutin majoritaire à deux tours, le parti d’extrême droite et son allié, Eric Ciotti, se sont retrouvés sans réserve de voix suffisantes au second tour, après une campagne marquée par les profils de ses candidats racistes, xénophobes, antisémites et homophobes. Qu’importe l’échec pour Marine Le Pen, « la marée monte. Elle n’est pas montée assez haut cette fois-ci, mais elle continue à monter et, par conséquent, notre victoire n’est que différée ».

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