En cette veille d’élections législatives (30 juin et 7 juillet) , après des européennes marquées par la victoire de l’extrême droite, nous, enfants, petits-enfants de résistantes et de résistants, acteurs et actrices de la Libération de la France il y a quatre-vingts ans, sommes si alarmés pour demain que nous prenons la parole.

Il est de notre devoir d’appeler toutes les forces politiques et sociales de notre pays à résister à la montée des partis de la haine et de la xénophobie. Et particulièrement quand une grande partie des Européens et des Européennes semble séduite par une vague brune qui a déjà tragiquement marqué notre continent et qu’au-delà se dessinent ou s’affirment des perspectives antidémocratiques, voire totalitaires, en Amérique, en Russie, en Afrique, au Moyen-Orient…

Car le RN/FN et leurs acolytes ne sont pas des voyageurs sans bagages. Ils ont leurs racines dans l’histoire de notre pays à ses heures les plus noires ; ils sont les enfants de Pétain et de l’Algérie française. Avec toujours les mêmes méthodes : quand le vent de la crise souffle, avec son cortège de difficultés sociales, de déclassement et d’atteinte à la dignité des personnes, l’extrême droite désigne des minorités boucs émissaires.

Aucune illusion possible, au regard de l’histoire

Ainsi souffle le vent du racisme, de l’antisémitisme, de la xénophobie, de la division, à l’opposé de la recherche d’unité pour des avancées sociales à la hauteur des besoins de tous et de chacun, à l’exemple du programme du Conseil national de la Résistance (CNR). Certains pensent peut-être que des choses ont changé, parce que ce ne sont plus les mêmes minorités qui sont désignées comme boucs émissaires aujourd’hui…

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Ce n’est pas vrai au regard de l’histoire : à la haine des juifs et des Roms sous Pétain se sont bien ajoutées les exactions contre les peuples d’Algérie et du Maghreb, et aujourd’hui contre tous les migrants, quelles que soient leur religion ou couleur, avec une agressivité aggravée contre les populations musulmanes.

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Sur cette pente de la division et de la haine, tout est possible encore et toujours pour ces partis qui ont déjà tenté de gouverner le monde et qui en ont été empêchés par la force de la lutte pour la démocratie, la liberté, l’égalité et la fraternité… Il n’y a aucune illusion possible, encore une fois au regard de l’histoire : on ne s’oppose pas à l’idéologie et à la violence de l’extrême droite par des concessions successives et mortifères pour l’humanité, la démocratie, le respect et la tolérance envers tous les peuples.

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