La bataille pour les postes-clés de l’Assemblée pose la question de la place du RN, le camp présidentiel étant divisé sur le sujet

Les députés s’attaquent vendredi à la répartition des autres postes-clés de l’Assemblée, après l’élection très disputée de Yaël Braun-Pivet à la présidence de l’Assemblée la veille. Avec des visions divergentes qui laissent augurer de vives tensions autour des places qu’il faut accorder ou non au Rassemblement national (RN). Faute d’accord entre les groupes, les députés sont appelés aux urnes pour élire les six vice-présidents, les trois questeurs et douze secrétaires, qui forment avec la présidente de l’Assemblée le bureau de la chambre, à partir de 15 heures. Samedi, ils désigneront les présidents des huit commissions permanentes.

La gauche souhaite exclure les élus du parti d’extrême droite des postes-clés de l’Assemblée au nom du front républicain. Mais le RN, parti qui compte le plus de députés à l’Assemblée, (123), veut faire valoir son importance. Le camp présidentiel est, lui, divisé sur la question.

Il lui faudra d’abord tenter de faire respecter l’accord passé avec le groupe de la Droite républicaine (DR, ex-LR), qui a permis jeudi la réélection de Yaël Braun-Pivet. Et la droite attend un retour sur investissement. Le groupe de Laurent Wauquiez a exigé en échange une, voire deux vice-présidences – la première étant fléchée vers Annie Genevard –, un poste prestigieux de questeur, deux de secrétaires et la présidence de la commission des finances, qui se jouera samedi, et pour laquelle pourrait concourir Véronique Louwagie.

Mais quelle attitude adopter face au RN ? Le groupe Ensemble pour la République (EPR, ex-Renaissance), désormais présidé par Gabriel Attal, a fait savoir qu’il ne comptait voter ni pour les candidats RN, ni pour ceux de La France insoumise (LFI). Une position que ne partagent pas les alliés du MoDem et d’Horizons, favorables à une répartition des postes proportionnelle au poids de chaque groupe.

« Pas d’exclusion. Dans la maison du peuple qu’est l’Assemblée nationale, chaque Français doit être représenté », a tranché jeudi le président du groupe Horizons, Laurent Marcangeli. La consigne ne fait pas non plus l’unanimité chez EPR. « Je militerai pour qu’il n’y ait AUCUN blocage politicien dans l’élection des six vice-présidents, quelle que soit leur sensibilité, du RN à LFI », a prévenu sur X le député macroniste Karl Olive. Et Yaël Braun-Pivet a rappelé sa propre position : « Il est sain que chaque groupe politique, quel qu’il soit, puisse être représenté au bureau » de l’Assemblée.

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