Le Royaume-Uni a annoncé, lundi 1er septembre, suspendre temporairement les nouvelles demandes de regroupement familial pour les réfugiés présents sur son territoire, dans le cadre d’un durcissement de sa politique d’asile.
La ministre de l’intérieur, Yvette Cooper, a déclaré devant le Parlement qu’elle présenterait avant la fin de l’année une réforme du système d’immigration familiale. « En attendant, nous devons répondre aux pressions immédiates qui pèsent sur les autorités locales et aux risques liés aux bandes criminelles qui utilisent le regroupement familial pour encourager davantage de personnes à embarquer pour de dangereuses traversées », a-t-elle poursuivi, annonçant de « nouvelles règles (…) afin de suspendre temporairement les nouvelles demandes [des familles de réfugiés] ».
Selon le ministère de l’intérieur, quelque 21 000 visas au titre de la réunification familiale ont été accordés à des membres de la famille de réfugiés entre juin 2024 et juin 2025, pour la grande majorité à des femmes et enfants.
L’association britannique Refugee Council a estimé que cette suspension allait pousser « davantage de gens désespérés dans les bras des passeurs ». « Jusqu’à présent, le regroupement familial était l’une des seules voies sûres et légales permettant aux réfugiés fuyant la guerre et les persécutions d’être rejoints par leurs conjoints et enfants », a souligné Enver Solomon, chef du Refugee Council.
Traité avec la France
Plus de 111 000 personnes ont demandé l’asile au Royaume-Uni entre juin 2024 et juin 2025, le nombre le plus élevé jamais enregistré depuis le début des statistiques en 2001, selon les dernières données du Home Office. Plus de 50 000 migrants sont arrivés au Royaume-Uni en traversant la Manche depuis que le travailliste Keir Starmer est devenu premier ministre, en juillet 2024.
La ministre de l’intérieur a évoqué le traité signé en août avec Paris prévoyant le retour en France de migrants arrivés à bord de petites embarcations en échange de l’accueil au Royaume-Uni d’un nombre équivalent de migrants se trouvant sur le sol français.
Elle a rappelé que de premiers migrants avaient été placés en détention début août à leur arrivée à Douvres dans le cadre de cet accord. « Nous prévoyons que les premiers retours commenceront plus tard ce mois-ci », a-t-elle précisé. Elle a ajouté que côté britannique, l’examen des premières demandes de migrants se trouvant en France et souhaitant s’installer au Royaume-Uni était en cours, avec de « stricts contrôles de sécurité ».