Le ministre de l’intérieur britannique, James Cleverly (à gauche), lors d’une conférence de presse à Downing Street (Londres, Royaume-Uni), le 22 avril 2024.

Le Royaume-Uni veut être le premier Etat à interdire Terrorgram. Le ministère de l’intérieur britannique a annoncé, lundi 22 avril, son intention d’interdire et de placer sur sa liste des organisations terroristes ce groupe d’extrême droite en ligne, qu’il désigne comme « un réseau de terroristes néofascistes ».

« La menace terroriste d’extrême droite grandit et évolue, particulièrement à travers la radicalisation d’individus de plus en plus jeunes sur Internet », alerte le Home Office dans un communiqué, précisant que Terrorgram sera le « premier réseau terroriste en ligne à être interdit » dans le pays.

Ce réseau « glorifie les attaques commises par des terroristes néofascistes, qu’ils prennent pour des “saints”, et encouragent la reproduction de ces attaques haineuses, notamment en diffusant des instructions pour aider à préparer des actes de terrorisme », explique le ministère. Il vise « l’effondrement du monde occidental et une “guerre raciale” par le biais d’actes terroristes violents, et cherche souvent à cibler des jeunes pour qu’ils adoptent son idéologie », poursuit-il.

« Propagande ignoble »

Ce groupe « diffuse une propagande ignoble et vise à radicaliser les jeunes pour qu’ils commettent des actes terroristes odieux », a déclaré le ministre de l’intérieur, James Cleverly, cité par le communiqué. Terrorgram a déjà publié « du matériel de propagande destiné à inciter à la violence contre les communautés ethniques et religieuses, avec des appels à la violence antisémite », détaille le ministère.

Toujours selon le Home Office, un jeune homme de 19 ans qui avait tué deux hommes en octobre 2022 dans un bar gay de Bratislava, en Slovaquie, avant de se suicider, avait cité ce groupe et ses publications dans son texte de revendication.

Terrorgram tire son nom de la plate-forme Telegram : c’est sur cette application de messagerie très peu modérée que ses membres se coordonnent et diffusent des messages racistes ou faisant l’apologie du nazisme. Le groupe fait partie de la mouvance dite « accélérationniste », qui considère qu’une « guerre raciale » est imminente en Occident et qu’il est de son devoir d’en accélérer l’avènement, notamment en commettant des attentats. D’après des enquêtes de la presse américaine, l’ensemble des canaux Telegram liés au mouvement sont dirigés par une Américaine vivant à Sacramento.

Après l’approbation du Parlement, attendue cette semaine, Terrorgram va devenir le sixième groupe d’extrême droite à être interdit au Royaume-Uni. Devenir membre de ce groupe ou appeler à le soutenir pourra ainsi être puni d’une peine allant jusqu’à quatorze ans de prison.

Lire aussi : FRDeter : sur Telegram, un groupe d’extrême droite soupçonné de préparer des actions violentes

Il sera le 81e groupe à être inscrit sur la liste des organisations terroristes interdites. Les groupes islamistes radicaux représentent toujours « la plus importante menace terroriste » pour les intérêts britanniques, selon le Home Office.

Le Monde avec AFP

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