Le Nouvel An et le passage à une nouvelle année n’ont pas toujours été célébrés le 1er janvier.
Autrefois, le changement d’année avait lieu entre le 25 mars et le 1er avril.
Le 1er avril, on s’offrait alors des étrennes qui, au fil du temps, se sont transformées en fausses étrennes, blagues et canulars.
Si dans la grande majorité du monde, le 1er janvier sonne le premier jour de l’année civile, cela n’a pas toujours été le cas. Ce calendrier grégorien a été adopté à différentes périodes de l’histoire, plus ou moins récente. La Grèce, par exemple, ne l’a adopté qu’en 1924. En France, il est en vigueur depuis l’Édit du Roussillon. Auparavant, c’était le calendrier julien (instauré par Jules César) qui était utilisé et, il fixait déjà le 1er janvier comme début d’année. Et encore !
Le 1er avril, expression de la nouvelle année ?
« Jusqu’au XVIe siècle, le jour de l’An n’était pas uniformisé : le changement d’année avait lieu à Noël par endroit, mais aussi le 25 mars ou encore à Pâques, donc autour du 1er avril« , explique l’historienne Nadine Cretin à France Culture. Elle ajoute : « le 1er avril est l’expression d’un début d’année : il traduit un soulagement avec l’arrivée du printemps après les longs mois d’hiver et il a été pendant longtemps associé à la nouvelle année« .
Fixer la date du Nouvel An a énormément changé au fil des époques et des civilisations. « C’est tout à fait arbitraire, car le cycle de l’année n’a pas de début : est-ce le printemps, l’été, l’automne ou l’hiver ? Après la Révolution française, les Républicains l’avaient situé à l’automne, le jour de l’équinoxe« , ajoute Jacques Gispert, enseignant retraité de l’université d’Aix-Marseille et auteur du calendrier et ses mystères. Certains peuples ont d’ailleurs conservé leur calendrier traditionnel. C’est le cas des Juifs avec leur calendrier lunaire, des Orthodoxes avec le calendrier julien, des Chinois ou encore des musulmans avec là aussi un calendrier lunaire.
Quid du Poisson d’avril ?
Du 7e siècle jusqu’en 1564, l’année commence autour du 25 mars. Et de cette date jusqu’au 1er avril, la tradition était de se faire des cadeaux pour célébrer le passage de l’année. C’est ce qu’on appelle les étrennes, une tradition héritée des Romains et des cadeaux offerts à la déesse Strena. « C’est elle qui sera maintenue, mais « pour rire ». On commence donc à s’offrir des cadeaux, qui deviendront peu à peu de faux présents, puis des canulars et des blagues pour marquer ce « faux » Nouvel An« , note le journal Le Monde. Les étrennes se transforment alors en farces. Néanmoins, dans l’Histoire, les peuples faisaient déjà des blagues autour de ces dates-là dans l’histoire. À l’Antiquité, les Grecs fêtaient le dieu du rire et de la raillerie, le 1er avril. Les Romains avaient les Hilaria le 25 mars et laissaient leur imagination déborder pour organiser des blagues et des canulars. « Dans Les Métamorphoses ou l’Âne d’or d’Apulée (IIe siècle), le héros Lucius transformé en âne est objet de plaisanteries faites pour la journée du rire, fête du dieu Risus« , explique Nadine Cretin, spécialiste des fêtes et traditions, pour qui l’origine du Poisson d’avril, célébré le 1er avril aujourd’hui, est toujours incertaine. Elle ajoute par ailleurs : « Chez les chrétiens, début avril correspond au moment du carême, 40 jours de jeûne et privations, où le poisson était au menu de ces jours, car il fallait manger maigre. Se moquer du poisson était alors une façon de se moquer de l’Église, qui imposait le carême : une période austère propre à la dérision« .