Lors d’une manifestation antigouvernementale, à Dakar, le 9 février 2024.

Un espoir de justice a refait surface pour des dizaines de familles sénégalaises. Mardi 29 juillet, le ministre de la justice, Ousmane Diagne, a saisi le procureur général de la République pour l’ouverture d’une enquête sur les décès survenus lors des événements politiques entre 2021 et 2024.

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Selon Amnesty International et plusieurs organisations de la société civile, au moins 65 personnes sont décédées (80, selon les nouvelles autorités) durant des manifestations préélectorales de soutien au principal opposant de l’époque, Ousmane Sonko, aujourd’hui premier ministre. La majorité d’entre elles sont mortes par arme à feu. Quelque 1 000 autres auraient été blessées, certaines « victimes de torture », selon l’ONG de défense des droits humains.

Pour la famille de Cheikh Wade, un couturier de 32 ans tué le 8 mars 2021 au cours d’une violente manifestation, « c’est un soulagement », selon les mots de son frère, Abdoulaye, assis sous un portrait de son aîné accroché dans le salon de la maison familiale, dans le quartier populaire de Cambérène, à Dakar. « On attend ce moment depuis trop longtemps », poursuit-il. La mort de Cheikh Wade, filmée par des passants et diffusée sur les réseaux sociaux, avait particulièrement marqué les Sénégalais. La vidéo, authentifiée par Amnesty International, montre un policier viser le jeune homme avant de lui tirer dessus, puis un véhicule de police s’approcher de son corps gisant avant de poursuivre sa route.

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