Le premier ministre, Sébastien Lecornu lors de la passation de pouvoirs à Matignon, à Paris, le 10 septembre 2025.

Elle est dans toutes les têtes. Trois semaines après l’arrivée de Sébastien Lecornu à Matignon, alors que le premier ministre « le plus faible qu’ait connu la VRépublique », comme il se présente lui-même, tente de trouver une « voie de passage » à l’Assemblée nationale pour faire adopter le budget 2026, le spectre de la dissolution détermine la stratégie des forces politiques en présence. Ainsi, le lancement de l’opération « pour une nouvelle République », par Renaissance, le week-end prochain, avec distributions de tracts sur les marchés à l’effigie du secrétaire général du parti, est perçu comme le prélude à d’inéluctables élections législatives anticipées. « [Gabriel] Attal prépare la dissolution », traduit un député du groupe Ensemble pour la République (EPR), tandis que le député Horizons de Seine-et-Marne Frédéric Valletoux hume « le parfum de la dissolution, qui devient de plus en plus fort chaque jour qui passe ».

La situation institutionnelle conditionne le jeu des acteurs politiques : depuis le 8 juillet, la dissolution est de nouveau possible. Si elle n’a pas été envisagée au lendemain de la chute du gouvernement de François Bayrou, c’est sans doute en raison des circonstances très particulières qui ont entouré celle-ci. « La chute de Bayrou, c’est Le Crime de l’Orient-Express, compare le député LIOT d’Eure-et-Loir Harold Huwart : ses faux amis du bloc central, vantant son courage et l’encourageant à tenir bon, étaient trop heureux de le voir se suicider sans avoir à laisser eux-mêmes leurs empreintes sur l’arme du crime. »

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