« Un paradis d’images ». Pour Gabriel Granemann Roubieu, 15 ans, Pinterest a fait partie des heureuses découvertes pendant la pandémie de Covid-19. Sur la recommandation d’une amie, il s’est créé un compte sur l’application de curation d’images. Il y rassemble des photos, des dessins, des extraits de mangas, des fonds d’écran ou des mèmes (images humoristiques). Dans sa classe de seconde, « quasiment toutes les filles » l’utilisent, ainsi que quelques garçons. Ils y consultent pêle-mêle des tutoriels de maquillage, des inspirations de dessins, des « edits » (des vidéos courtes montées avec de la musique) de joueurs de foot…
Le contraste avec les années 2010 est saisissant. A l’époque, on mettait surtout en avant le succès de Pinterest auprès des mères de famille, pour ses innombrables ressources de cuisine, de décoration, de bricolage ou de projets « DIY » (« Do It Yourself », « Faites-le vous-même »). Son public était alors féminin à plus de 80 %.
L’application, qui fête ses 15 ans en mars, a ensuite disparu des radars médiatique et scientifique, éclipsée par Instagram, TikTok et leurs milliards d’utilisateurs. Sans l’empêcher de croître de manière stable, à l’abri des regards : en 2024, elle comptait plus de 550 millions d’utilisateurs mensuels actifs, dont 17 millions en France, selon les chiffres communiqués au Monde par l’équipe de Pinterest France. Avec un équilibre entre les genres qui s’améliore – il y a dorénavant 67 % d’utilisatrices – mais, surtout, plus de jeunes de 18 à 24 ans. Ils constituent aujourd’hui 40 % de ses usagers à l’échelle mondiale.
Un « outil de créativité »
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